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Politique culturelle

Un prix pour les idées pétillantes

Depuis 1998, le champagne Nicolas Feuillatte choisit de promouvoir la marque autour d’une image innovante et créative dotée d'un prix, à laquelle sont associés des artistes contemporains.


Le lieu d'exposition et son public
Photo : Muriel Carbonnet
Pour la parenthèse historique, Nicolas Feuillatte, ancien chasseur alpin parti à la conquête de l'Amérique, fut le premier importateur de café africain aux États-Unis. Grand amateur de champagne, il rentre en France et hérite notamment d’un vignoble champenois, à Bouleuse. C’est le coup de foudre et la première « Réserve Particulière » dont les clients sont choisis dans la jet set américaine : Jackie Onassis, Lauren Bacall.... En 1986, il cède la marque au Centre vinicole de la Champagne tout en en restant l'ambassadeur.


Œuvres du lauréat Bruno Bressolin
Photo : Muriel Carbonnet
La création fait des bulles !
Alors pourquoi du mécénat d’art ? « Parce qu'une jeune marque vit d'abord avec son temps, j’ai décidé de m’associer à la création contemporaine et de soutenir des artistes ». C’est faire un pari audacieux en acceptant la controverse et les débats. L’identité du champagne repose alors sur l’impertinence, la créativité, la différence. En bref, il se situe « résolument ailleurs », à l’image de ce jeune homme débarquant aux États-Unis au début des années 1950. Géniale idée marketing… tant que les artistes y trouvent leur compte ! Pour 15 000 euros, ils assurent plusieurs réalisations pour la marque - diffusée à l’étranger. D’ailleurs, à la question : « expérience positive ? », ils sont unanimes en répondant qu’ils recommenceraient, d’autant que pour les contacts et les ventes, ce n’est pas mal (une litote assurément) !

La cuvée 2003…
C'est donc en 1998 que Nicolas Feuillatte met en place le principe de « l'artiste de l'année », lequel est chargé d'intervenir sur les outils de communication et d'image et de participer aux différents temps forts de l'entreprise jusqu'à inscrire une empreinte créatrice dans les caves ou le site de production. En 1999, Marie Thurman a exploré le thème du « Terroir ». En 2000, Guy Ferrer a interrogé « Le temps ». En 2001, Tony Soulié a exprimé sa vision du « Voyage dans l'espace ». En 2002, Philippe Favier invitait à rêver à des « Terres d’ailleurs ». Ainsi, petit à petit, le champagne Nicolas Feuillatte se constitue un patrimoine artistique... Jeudi 13 juin, le « Prix Nicolas Feuillatte pour l’art contemporain » était décerné à Bruno Bressolin, artiste facétieux à l’œuvre caustique. À découvrir dès septembre autour du thème « Sans frontière »…


 Muriel Carbonnet
21.06.2002