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Camille Claudel consacrée

Reine-Marie Paris, petite nièce de Camille Claudel, publie un catalogue raisonné sur son aïeule

Pourquoi un catalogue raisonné et comment se sont effectuées vos recherches?
Reine-Marie Paris. Je me consacre à l’œuvre de Camille depuis 30 ans déjà. Après un mémoire de maîtrise à la Sorbonne en 1982, un premier ouvrage en 1984, paru chez Gallimard, la participation à plus de 70 expositions dans le monde et mon rôle de conseillère historique pour le film de Bruno Nuytten, je continue mon investigation dans le but de réhabiliter l’œuvre de Camille. Si elle a beaucoup produit, elle a également énormément détruit. Parfois il suffit de photographies, d’indices relevés dans des correspondances, de documents d’époque pour remonter jusqu’à l’œuvre perdue. Sa relation avec Rodin, dans les années 1881-1893, justifie certaines réattributions comme La tête d’esclave désormais considérée des mains de Camille.

Cet ouvrage fait-il état de vos dernières découvertes ?
Reine-Marie Paris. Des sculptures, des dessins et des toiles enrichissent notre connaissance de l’artiste. Au vu des nombreuses expositions consacrées à Camille, des particuliers sont venus me présenter des pièces qu’ils détenaient sans même en connaître la valeur. Ainsi sont réapparues : une version de La valse en grès, un plâtre et un dessin sur ce même sujet, deux plâtres : Femme accroupie, découvert à Budapest, une Tête rieuse. A cela, ajoutons deux tableaux appartenant à des amis de l’artiste : Docteur Jeans et Florence Jeans. En dernière page du catalogue, vous pourrez voir ma dernière trouvaille : Intimité, une version en bronze également issue d’une collection particulière.

En quoi ce catalogue diffère-t-il du précédent ?
Reine-Marie Paris. Outre la dizaine d’œuvres retrouvées, ce catalogue est documenté par des articles importants de Jann le Pichon, Jean-Jacques Lévèque, tous deux historiens de l’art, mais également du révérent père Tilliette. L’article fondamental de Matthias Morhardt, en 1898, nous informe de l’état de l’œuvre de Camille à cette date. Bien que de nombreuses lettres aient été détruites, la correspondance de l’artiste avec Rodin ou Paul Claudel, reste la première source d’information et figure donc à ce titre, en intégralité, dans ce catalogue. Pour la première fois vous pourrez consulter le fonds posthume de l’artiste. Il me reste approximativement 10 œuvres à retrouver, dont une version de Clotho en marbre, donnée au musée du Luxemboug en 1895 et disparue des inventaires par la suite. Une affaire à suivre...


 Stéphanie Magalhaes
26.09.2001