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Marché

Georges Bataille, Les Larmes d’Éros et documents divers, 1959-1961
Estimation : 45 000 à 75 000 €


Autoportrait d’André Breton, collage photographique, dans l’Immaculée Conception Paris, Éditions surréalistes,
José Corti, 1930, exemplaire de Paul Éluard
Estimation : 75 000 à 110 000 €


Du côté de chez Breton

Sotheby’s met en vente, à Paris, une partie de la collection littéraire de Pierre Leroy. D'Eluard à Aragon, de Camus à René Char, s'y retrouvent les surréalistes et les ténors de l’après-guerre.

« Mon intérêt pour la vie des auteurs et les traces de création sont à l’origine de cette collection que j’ai commencée il y a vingt-cinq ans. Je me sépare aujourd’hui de ces trois-cents ouvrages pour me consacrer à des auteurs comme Proust ou Sade », déclare Pierre Leroy. À la question : y-a-t-il une œuvre à laquelle vous teniez particulièrement ? Le collectionneur répond sans hésitation : « Toutes. Mon premier achat a été un recueil de manuscrits de Michel Leiris acheté en 1978 à la librairie Jean Hughes, aujourd’hui estimé à 23 000 €. » Manuscrits, livres, dessins originaux et photographies retracent l’évolution du mouvement littéraire depuis l’écriture automatique de Louis Aragon (9 000 €) jusqu’aux écrits de Jean Genet.

Au catalogue figurent…
Parmi les pièces importantes de cette vente, le manuscrit autographe de La Peste d’Albert Camus (30 000 €), La Femme visible de Salvador Dalí illustrée d’un portrait photographique de Gala, aux Éditions surréalistes (20 000 €), Le Désir attrapé par la queue de Pablo Picasso (40 000 €), un manuscrit presque entièrement inédit d’une séquence de La Reine Albemarle ou le Dernier Touriste de Jean-Paul Sartre (23 000 €), ou encore les douze lettres de Louis Aragon à Paul Éluard (23 000 €). Certains ouvrages s’illustrent par des reliures de Pierre-Lucien Martin : La Peste (45 000 €) et L’Homme révolté (30 000 €) d’Albert Camus, Les Feuillets d’Hypnos de René Char (40 000 €). Le collectionneur se sépare également de pièces symboliques ayant appartenu à René Char : son passeport (1 200 €), ses créations sur écorce (1 800 €), sa casquette et son foulard (900 €).

Paul Éluard, André Breton et les autres
« Depuis la vente Renault Gillet en octobre 1999, chez Sotheby’s à Londres, aucune vente de cette importance n’avait eu lieu. Parmi les pièces majeures figure l’exemplaire de Paul Éluard de l’Immaculée Conception de 1930 comprenant des photomontages d’André Breton et des dessins de Salvador Dalí (75 000 €). Pour la même estimation, Au défaut du silence, ouvrage accompagné de dessins originaux de Max Ernst, de Giorgio De Chirico ainsi que des manuscrits évoquant la relation amoureuse entre Paul Éluard et Gala », confie Jean-Baptiste de Proyart, expert de la vente.


 Stéphanie Magalhaes
26.06.2002