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Marché

Un nouveau pas vers la fin de la Pagode

Les héritiers de la Maison chinoise vendent aujourd’hui les derniers objets archéologiques réunis par son fondateur, Ching Tsai Loo.


Vue d’ensemble des briques,
portes et piliers funéraires Han
de la collection de C.T. Loo
En 1928, un jeune antiquaire chinois originaire de la province méridionale du Zhejiang inaugurait sa Maison chinoise, un hôtel particulier hausmannien de la plaine Monceau transformé en véritable pagode aux couleurs flamboyantes. Plus de soixante-dix ans après, son petit-fils, Michel Cardosi, a repris le flambeau de la société familiale qui a conservé le nom de son fondateur : C.T. Loo. Mais les temps fastes où le fondateur conseillait Charles Freer, Arthur Sackler, David Weil ou David Parcival sont bien révolus. «Cela fait deux ans que nous cherchons activement un repreneur pour l’immeuble, mais d’ici là la société continue à fonctionner», explique Michel Cardosi.

En attendant, une nouvelle étape survient aujourd’hui : la dispersion d’une trentaine d’objets réunis par C.T. Loo sous le ministère des maisons Daguerre et Paul Renaud. Conservées depuis des années au dernier étage de la Pagode, ces pièces archéologiques constituent un ensemble cohérent consacré au mobilier funéraire Han. On trouve ainsi des piliers en terre cuite, des portes et des stèles en calcaire qui marquaient l’entrée des caveaux ainsi que des briques qui délimitaient les tombes, toutes décorées de figures humaines, de chevaux, de tigres, de phénix ou d’animaux volants. Selon l’expert de la vente, Thierry Portier, la provenance de ces pièces très décoratives estimées entre 1 500 € et 6 000 € et d'un imposant Lion assis estimé à 35 000 € devrait susciter l'engouement des enchérisseurs. Certains de ces objets figurent en effet sur un catalogue publié en 1936 et consacré aux Briques et objets céramiques funéraires de l’époque des Han appartenant à C.T. Loo.


 Zoé Blumenfeld
04.07.2002