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Patrimoine

Château François Ier
© Mairie de Villers-Cotterêts

Alexandre Dumas vaut bien un château

Après un bras de fer médiatique, Villers-Cotterêts a admis le transfert de son enfant au Panthéon. La restauration du château est l'une des contreparties obtenues par le maire, Renaud Bellière.

Vous laissez partir Alexandre Dumas.
Renaud Bellière, maire de Villers-Cotterêts.
Oui mais nous avons obtenu des compensations. Le ministère de la Culture a retrouvé, au musée Guggenheim, la maquette originale de la statue de Dumas par Carrier-Belleuse, qui avait été détruite par les Allemands en 1942. Les habitants y étaient très attachés, certains s’en souviennent encore. Elle va être fondue à nouveau. Ensuite, outre la plaque classique que l’on met toujours dans le cas de transferts de cendres, la ville et l’association des trois Dumas seront associées au comité de pilotage des festivités.

Et l’Etat vous aidera à restaurer le château François-Ier, fort délabré…
Renaud Bellière.
Il est effectivement en très mauvais état. Son importance historique n’est pourtant pas négligeable : c’est là qu’a été signée l’ordonnance de 1539 qui faisait du français la langue officielle des documents administratifs ! Le château appartient à l’Etat mais il est affecté au ministère de l’Economie. Un programme de restauration de 8 millions de francs, qui vient de se terminer, a permis de le mettre hors d’eau. Mais la toiture est en tôle et les fenêtres sont barrées de planches. Le premier point est de la réaffecter au ministère de la Culture qui pourra utiliser des fonds au titre des monuments historiques alors qu’il ne peut pas affecter ces mêmes fonds à un autre ministère. Il faudra ensuite trouver un affectataire. Ce pourrait être la francophonie. Nous avons un autre souci avec le parc dessiné par Le Nôtre. Il appartient à l’Office national des forêts, qui vient de nous faire savoir qu’il n’assurerait plus qu’un entretien minimal de trois tontes par an.

Quel est le montant estimé des travaux ?
Renaud Bellière.
Officieusement, il faudrait 300 millions de francs pour une reconstruction à l’identique. Mais ce chiffre peut être divisé par deux si l’on se contente de le restaurer correctement. Il faut entamer les démarches inter-ministérielles mais nous comptons sur notre ami Renaud Dutreil, député de l'Aisne, qui est secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Economie et des Finances.


 Rafael Pic
09.07.2002