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Expositions

Le Havre aux mains de la photo

La seconde édition des Semaines européennes de l’Image, sur le thème du bâti et du vivant, est l’occasion d’un parcours d’expositions dans la ville normande.


Stéphane Couturier
Lorsqu’il s’agit de bâti, il est peu étonnant de retrouver le photographe Stéphane Couturier, fondateur de l’agence de photos spécialisée dans l’architecture Archipress, devenu aujourd’hui un capteur d’images spatiales et urbaines des plus reconnus. Son regard est confronté à celui de Balthazar Burckhard, dans le Musée Malraux. En face à face, les grands formats en noir et blanc de Burckhard, et les Cibachromes de la série «Monuments» (2000-2001) de Couturier, ainsi que certaines de ses œuvres les plus récentes réalisées aux États-Unis. Leurs travaux sur la ville se complètent admirablement : l’un l’aborde vue d’avion, l’autre la perçoit en tant que piéton. N + N Corsino proposent, quant à eux, une «navigation chorégraphique en trois dimensions», où clones et danseurs animés évoluent dans des architectures fictives.

Art et cité réconciliés
C’est l’Ecole d’Art du Havre qui est à l’origine de ce mouvement dédié à l’image. Cette année, elle a décidé de poser la question de la relation que l’homme entretient avec son environnement architectural. Elle accueille François Nougiès et Marie Sacconi qui y révèlent, chacun à sa façon, le potentiel des espaces interstitiels de la ville. Ces travaux s’inscrivent dans le courant dynamique proposé par l’école, incitant les étudiants à œuvrer « en grandeur réelle », directement sur l’espace public, ou à réaliser des interventions plastiques sur des bâtiments, comme des transformateurs électriques, et des sites industriels, etc. Les Ateliers Associés accueillent cinq artistes italiens de l’association Linea di Confine dans les bâtiments mythiques de la Compagnie Générale Transatlantique, dans le port industriel. En se réappropriant les lieux communs, ils visent, dans leurs travaux, une certaine réécriture de la ville et de son urbanisme : une démarche intelligente qui tend à estomper le fossé entre l’art et la cité. En témoigne, d’ailleurs, une vitrine artistique implantée dans la salle de la Consigne de la gare de la ville, qui expose les images de Fabrice Dubreuil et Paola Salerno. Pour aller plus avant dans l’investigation des lieux publics prônée par l’Ecole, des œuvres des étudiants sont exposées dans les trains et les stations de la ligne Le Havre-Rolleville.
La ville du Luxembourg prendra le relais de cette manifestation dès le 26 septembre.


 Rafaël Magrou
13.07.2002