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Delft, 1664

L’Américaine Tracy Chevalier imagine la vie d’une servante, qui n’est autre que la célèbre Jeune Fille à la perle de Vermeer.


Vermeer, La Jeune fille à la perle
© Tracy Chevalier, 1999 © Quai
Voltaire / La Table Ronde, 2000
Qui ne s’est jamais laissé aller à la rêverie en contemplant un de ses tableaux favoris ? Un poster qui reproduisait La Jeune fille à la perle ornait le mur de la chambre de Tracy Chevalier depuis plusieurs années. Suscitant peu à peu maintes interrogations à son sujet : « Qui est cette femme, quelles relations entretient-elle avec le peintre, pourquoi porte-t-elle cette drôle de coiffe et cette perle, ces vêtements modestes étaient-ils ceux d’une servante ? » Autant de questions qui enflamment l’imagination de la romancière. Selon les historiens d’art, il s’agirait de la fille aînée de Vermeer, alors âgée de douze ans. Notre auteur n’est guère convaincu, le personnage lui semblant moins jeune. De la fascination pour une peinture de Vermeer, est né un roman.

Une histoire simple
Griet, tel est le prénom de la jeune héroïne, est employée comme servante chez Vermeer. Belle, innocente, adroite et sensible, elle attire l’attention de Vermeer, mais suscite immédiatement la jalousie de son épouse Catharina, ainsi que de la gouvernante Tanneke. Cette dernière peut pourtant se vanter d’avoir posée pour le maître, dans une œuvre la représentant en train de verser du lait ! Griet découvre peu à peu l’univers du maître flamand. Il faut parfois six mois au peintre pour mener une œuvre à son terme. Chaque jour, elle est chargée de nettoyer son atelier avec le plus grand soin. Fascinée par Vermeer, Griet devient peu à peu, et secrètement, son assistante : elle prépare les couleurs, puis devient bientôt son modèle... S’appuyant sur les quelques faits connus de la vie de Vermeer - la localisation de la maison familiale près du marché de Delft, l’influence de sa belle-mère Maria Thins ou encore l’amitié du naturaliste Antonie Van Leeuwenhoek - le roman ouvre une fenêtre imaginaire sur le quotidien d’un grand peintre de l’âge d’or hollandais. À travers le regard d’une humble servante, Tracy Chevalier restitue de façon imagée l’atmosphère de la Delft de 1664 : les ravages de la peste qui décime une partie de la ville, la vie de la Guilde de Saint-Luc dont le peintre est à la tête, etc. L’histoire simple d’un cœur pur sacrifié sur l’autel de la création...


 Laure Desthieux
20.07.2002