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Expositions

Parcours en Charente

François Méchain expose pour la première fois dans sa région natale.

«Ailleurs, je n’étais pas impliqué sentimentalement... Ici oui, mais j’ai eu un peu peur, alors j’ai choisi un dérivatif : Gustave Courbet», explique-t-il. En 1862, le grand peintre du réalisme français se rend en Saintonge à Port Berteau, près de Bussac-sur-Charente : il y séjournera pendant deux ans. François Méchain lui rend hommage avec une oeuvre, La Ligne de partage, installée en bordure du fleuve Charente. Il s’agit d’un assemblage de portières de voiture, qui, dans l’esprit des nouveaux réalistes, symbolise le voyage. La sculpture présentée peut laisser dubitatif, la photographie qui en résulte est en revanche d’une très grande qualité artistique. Présentée au musée de Saintes, celle-ci en côtoie de nombreuses autres, réalisées par l’artiste au Canada, en France et en Grèce, que l’on peut situer aux frontières du Land Art. À Cognac, une autre exposition de ses œuvres vise à illustrer les différentes phases du processus créatif.

Chercher l’humain
Le Parthénon d’Athènes vu de loin, depuis un jardin d’oliviers ou de cyprès, comme dans une des photographies de François Méchain, ne paraît exister que pour évoquer mille autres choses. Cet artiste est une sorte de métaphysicien de l’oeil. Ses œuvres interrogent la nature pour tenter de percer les profondeurs de l’âme humaine. Méchain ne fait d’ailleurs jamais de portraits : il ne peut pas, ne veut pas. Au musée de Rochefort, l’artiste propose L’Arbre de Cantobre, une installation d’une grande simplicité où il fait alterner réalisations plastiques et photographies. Composées avec des pigments de chiure, à base de poudre d’osssements humains, les images se dématérialisent : l’œuvre impose la contemplation, on se croirait dans une chapelle...


 Ileana Cornéa
20.07.2002