France

PARIS, 17 juil (AFP) - Silhouette noire énigmatique et ballons rouges... Sur les parpaings qui murent le café Le Ménilmuche du haut de Ménilmontant, s'étale une nouvelle fresque colorée du graphiste de rue, Nemo, qui marque «la fin de son oeuvre de printemps».
Depuis avril dernier, après avoir repéré murs aveugles, angles morts et devantures occultées, Nemo a réalisé une vingtaine de fresques au pochoir sur les murs du quartier populaire de Belleville-Ménilmontant (est parisien), son coin de prédilection pour bâtir dans l'urgence une oeuvre tendre et poétique.
Aidé d'un jeune graffeur, Nemo dispose d'une main sûre et rapide de grands pochoirs en carton sur le mur choisi, puis bombe prestement chaque espace vide. Apparaît d'abord la silhouette noire de l'homme en gabardine et chapeau, devenue familière aux passants du 20ème arrondissement. Puis surgit une grande demi-lune sur le dos, peinte de couleurs vives. Accrochée aux ficelles de deux gros ballons rouges, elle devient un radieux hamac aux couleurs de la Colombie. «Une moitié de jaune et une autre moitié partagée entre le rouge et le bleu», explique Nemo qui a travaillé plusieurs années à Bogota, capitale colombienne.
Oiseau bleu, fleurs et trousseau de clés complètent cette fresque, sans oublier la petite valise qui porte la signature de l'artiste, Nemo («personne» en latin).
Né en 1947 à Montreuil (Seine-St.-Denis), Nemo pratique ses bombages sur les murs de Belleville-Ménilmontant depuis le début des années 80. Il n'abandonne pas facilement son oeuvre au temps qui passe, puisqu'il vient de rénover ses fresques de la Coupe du monde de football 98 autour du stade de France à Saint-Denis et le long des autoroutes A6 et A4.
Aujourd'hui, Nemo a un rêve : décorer un grand mur-pignon de la rue de la Mare, d'un ballon rouge, en hommage au film d'Albert Lamorisse qui a ravi son enfance.

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