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Musées

À l'école des espions

À deux pas du quartier général du FBI à Washington, le Spy Museum vient d'ouvrir ses portes.


International Spy Museum
Courtesy of the International
Spy Museum
L’établissement, qui occupe cinq vieux immeubles de la capitale, dont le siège du parti communiste américain de 1941 à 1948, est né d’une idée de Milton Maltz, ancien disc-jockey, propriétaire de chaînes de radio et de télévision et l’un des fondateurs du Rock and Roll Hall of Fame and Museum de Cleveland. Vétéran de la Marine américaine, Milton Maltz a en outre opéré pour la National Security Agency à Washington, D.C.. Le comité de direction du musée compte nombre d’anciens officiers de la CIA. E. Peter Earnest, le directeur, a travaillé 36 ans pour les services secrets américains. Deux agents à la retraite spécialistes du déguisement, Mr et Mrs Mendez, ont également participé à l’élaboration du musée. Parmi les autres collaborateurs, citons l’Amiral Stansfield Turner et le juge William H. Webster, anciens chefs de l’agence centrale de renseignements américaine.


Chaussure avec émetteur dans le
talon
(années 1960, URSS, KGB)
Courtesy of the International Spy
Museum
Kiss of Death
Le coût de cette nouvelle institution, de financement privé, s’élève à 40 millions de dollars. A travers les 600 pièces des collections du musée, les visiteurs découvrent l’histoire de l’espionnage, les secrets du camouflage et toutes les ficelles de la surveillance... Répartis en plusieurs thématiques, de nombreux outils du renseignement sont présentés. Un kit du camouflage datant de 1942-45, un manteau avec appareil photo caché dans un bouton utilisé par le KGB dans les années 70, ou encore le «Kiss of Death (Baiser de la mort)», tube de rouge à lèvres-pistolet (vers 1965, URSS) font revivre la vie trépidante et dangereuse des agents spéciaux durant la guerre froide. Des gadgets créés pour le cinéma ainsi que des images de films évoquent l’engouement d’Hollywood pour l’espionnage dès les années 1930. «L’école des espions» invite les visiteurs à tester leurs capacités, leur sens de l’observation et à découvrir s’ils possèdent les qualités d’un bon espion. Enfin, une section consacrée au XXIe siècle aborde les challenges actuels et futurs de l’espionnage, dont la lutte contre le terrorisme. Dans une ville où tous les musées sont gratuits, les visiteurs devront toutefois débourser 11 dollars pour se transformer, le temps d’une visite, en James Bond.


 Laure Desthieux
20.07.2002