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Expositions

Johan Christian Dahl, Felouques dans le golfe de Naples, 1820
© Oslo, Nasjonalgalleriet


Souffle romantique sur les paysages du nord

A Rouen, les œuvres sur papier de Caspar David Friedrich et Johan Christian Dahl dialoguent sur un même thème : le paysage.

Le musée des beaux-arts de Rouen opte pour une approche graphique du romantisme nordique. « Le dessin reste le moyen d’expression le plus adapté à des études en plein air : aquarelles, lavis, mine de plomb et études à l’huile sur carton se partagent les effets de transparence. En ce début de 19e siècle, une nouvelle sensibilité artistique, pousse naturellement les artistes vers des thèmes comme des marines ou des paysages.» explique Diederik Bakhuys, conservateur du musée des beaux-arts et commissaire de l’exposition. « Notre choix s’est arrêté sur deux peintres : Johan Christian Dahl et Caspar David Friedrich. Outre leurs randonnées dans le Harz, ces deux représentants du courant romantique en Allemagne et en Norvège ont partagé une même passion pour le paysage.»Parmi les 100 pièces exposées, des esquisses tirées de carnets de croquis et des études très achevées. Encore inconnues du public français, ces œuvres proviennent de Stuttgart, de Saint-Pétersbourg, du Louvre. Quelques belles pièces sont ont été prêtées par le musée d’Oslo, détenteur d’une magnifique collection de dessins de ces artistes.»

L’exposition se veut comparative et évocatrice des sensibilités artistiques de l’époque. Etudes d’arbres, études de pierres et de plantes, études de nuages, études de bateaux..., des titres qui témoignent de l’application des peintres à décrire minutieusement la nature. « Friedrich résume à lui seul le romantisme allemand et toute sa puissance symbolique : Ruines de l’abbaye d’Eldena, Croix dans un paysage de montagne. Moins connu, le peintre norvégien, Johan Christian Dahl, multiplie les études d’admosphère comme : Crépuscule. Considéré comme le père de l’école norvégienne, il a été également le premier à en peindre les fjords. Son approche naturaliste de la nature annonce le courant impressionnisme.» Deux sensibilités différentes chez ces artistes liés par une profonde amitié. Faut-il voir dans Deux hommes contemplant la lune de Friedrich, une métaphore de cette recherche picturale commune qu’est le romantisme ?


 Stéphanie Magalhaes
28.09.2001