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Marché

Les rescapés du Bounty

Pour sa semaine consacrée aux voyages, Christie’s disperse des souvenirs de la célèbre mutinerie.


Les objets du capitaine Bligh.
© Christie’s.
LONDRES. Rien de tel que de grands héros populaires pour attiser la curiosité des médias et des collectionneurs… Plus que toutes autres, les ventes de souvenirs historiques semblent répondre à cet adage. L’an passé, pour inaugurer sa série de ventes polaires, Christie’s avait misé sur Sir Ernest Shackelton et l’odyssée de l’Endurance. La réussite avait été au rendez-vous puisque le National Heritage Memorial avait veillé à ce que les archives de l’explorateur, adjugées pour près de 200 000 £, rejoignent le fonds du Scott Polar Research Institute de Cambridge.

Le programme de la Travel Week
Cette année encore, la « Travel Week » a de quoi faire rêver. La semaine débute mardi 24 septembre avec la collection d’un homme que quatre mots - « Dr. Livingstone, I presume » - suffirent à rendre célèbre, Henry Morton Stanley. À cette époque, le jeune homme qui avait quitté le Pays de Galles comme mousse était devenu journaliste. Et le succès de son reportage sur l’Abyssinie lui avait valu d’être envoyé sur les traces de Livingstone… qu’il retrouva sous un manguier sur les bords du lac Tanganika. Toute la vie de l’explorateur se trouve résumée dans le millier de lots mis en vente, tels cette carte du fleuve Congo annotée (10 000 £) ou ce coussin emporté lors de ses voyages (3 000 £).

Le quotidien des naufragés
Après la dispersion de la collection polaire de Neil Silverman et des archives Freycinet de cartes anciennes, un autre mythe de l’Angleterre exploratrice viendra clore cette semaine : celui du Bounty et du capitaine Bligh. Les objets mis en vente par ses descendants témoignent de son aventure, depuis le départ de la frégate affrétée pour rapporter des plans d’arbres à pain, jusqu’à l’arrivée au Timor du radeau sur lequel les mutins l’ont abandonné avec ses adjoints. À côté d’un exemplaire du récit de Bligh (50 000 £) figurent des objets personnels comme un poids ou une noix de coco portant l’inscription «Le bol dans lequel j’ai mangé ma misérable ration» (30 000 £). Autant d’outils improvisés qui servirent à déterminer les rations grâce auxquelles l’équipage du radeau a survécu pendant quarante et un jours.


 Zoé Blumenfeld
24.09.2002