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Expositions

Hans Holbein le Jeune, Sainte Ursule, 1523
© Staatliche Kunsthalle Karlsruhe


Johannes Grüninger, Calendrier astronomique et médical, Strasbourg, 1493, impression sur papier colorée, 23,6 x 27,5 cm
© Munich, Staatliche Graphische Sammlung


Holbein, Schongauer et leurs amis

Comme Strasbourg, Bâle et Colmar, Karlsruhe célèbre avec faste la fin du Moyen Age rhénan.

Pour la première fois, neuf musées d’art et d’histoire français, allemands et suisses ont coordonné un cycle d’expositions commun, « Vers 1500, au tournant d’un siècle dans le Rhin supérieur ». Quinze jours après l’ouverture de « Jost Haller, le peintre des chevaliers » à Colmar, Karlsruhe a inauguré deux expositions et un important programme d’évènements. Chacune d’elles apporte un éclairage nouveau sur cet « âge des ténèbres » qui va de la grande peste dévastatrice de 1348 à la Réforme.

Au Badisches Landesmuseum, c’est la vie quotidienne médiévale qui s’expose. Sept cents objets, des maquettes, des audiovisuels, tout est réuni pour présenter le monde urbain et rural qui s’organise autour du Rhin, artère vitale de la région à une époque où les échanges commerciaux sont plus importants. Une énumération à la Prévert suffit à donner une idée la diversité des aspects abordés : une reconstitution grandeur nature d’une maison de viticulteur, des seaux destinés à lutter contre les incendies dans les cités denses, des livres présentant les méthodes thérapeutiques les plus modernes, des portraits d’acteurs, de jongleurs ou de musiciens qui égayaient le « temps libre ».

Toute aussi intéressante, l’exposition de la Staatliche Kunsthalle met à l’honneur l’originalité de la création artistique des années 1450-1525. Car à Bâle, Fribourg ou Strasbourg, le dynamisme commercial va de pair avec l’affluence de grandes personnalités, humanistes et artistes. En réunissant 300 œuvres, des travaux de Schongauer, Grünewald et Dürer ou de maîtres aujourd’hui anonymes, cette exposition permet de présenter l’évolution stylistique, les influences réciproques de la peinture de chevalet, du dessin, de la tapisserie ou du vitrail. Elle illustre surtout cette étonnante période de transition, où l’ancienne conception du culte cède la place aux idées neuves de la Réforme tandis que, pour un temps, l’apogée du style gothique, les influences flamandes et les apports de la Renaissance italienne coïncident.


 Zoé Blumenfeld
01.10.2001