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Expositions

Quand Paris était sous l’eau

Alors que l’on annonce la possibilité d’une crue centenale, la Conciergerie revient sur les inondations de 1910.


Frères Séeberger, Sauvetage Quai
des Grands Augustins
.
© Centre des Monuments nationaux.
PARIS. 20 janvier 1910 : la crue de la Seine commence et augmente de plus de huit centimètres par heure. À 4,62 mètres : la gare d’Orsay est fermée, l’avenue de Versailles est évacuée, les égouts éclatent et la communication entre les deux rives devient difficile. Le 25 janvier, les collections de certains musées sont évacuées, les Parisiens s’inquiètent pour la Tour Eiffel et le pont de l’Alma. La décrue est signalée le 29 janvier alors que l’eau a atteint le niveau de 8,50 mètres. Les photographies d’époque, présentées dans la salle des Gens d’armes de la Conciergerie - dont les piliers portent encore les traces de la montée des eaux - ont été prises par les frères Henri et Louis Séeberger, et par un anonyme.

Il y a presque cent ans…
Cette crue a surpris tout le monde et les habitants se sont organisés avec les moyens du bord. Sylvie Clavel, directrice de la Conciergerie et commissaire de l’exposition commente les différentes vues de la capitale inondée. «Des passerelles en bois de récupération posées sur des tréteaux de fortune menaient à l’Assemblée nationale, un groupe électrogène, installé à la va-vite devant l’Opéra Garnier, continuait à fournir l’éclairage des spectacles, tandis que des postes de secours étaient organisés dans différents quartiers. Alors que les ours du Jardin des plantes commençaient à apprécier leur nouvelle vie aquatique, que les pavés en bois de la rue Saint-Dominique flottaient à la surface ou qu’une partie du boulevard Saint-Germain s’était effondrée sous le poids de l’eau, les hommes se retrouvaient sur le quai des Orfèvres pour pêcher. Seuls moyens de transport, les bateaux Berthon - canots utilisés par la Marine nationale - qui permettaient aux habitants de passer d’un endroit à un autre. Parfois, des systèmes plus sophistiqués permettaient de faire appel aux «passeurs» depuis certains bas de portes surélevés. Outre leur valeur esthétique, ces documents nous apportent des témoignages de tous ces réflexes de vie qui se sont mis en place en très peu de temps. Qu’en serait-il aujourd’hui ?»


 Stéphanie Magalhaes
04.01.2003