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Expositions

Malaise dans la civilisation

Dans sa nouvelle exposition collective, le Plateau réunit des peintres, photographes et vidéastes préoccupés par la cruauté de notre environnement quotidien.


Trente aquarelles, courtesy galerie
Praz Delavallade. © Marc Domage.
PARIS. Conçue par Eric Corne, codirecteur du nouveau Centre d’art de l’Est parisien, «Maquis» est une proposition transdisciplinaire. Julije Knifer ouvre le parcours avec une fresque murale qui reprend les motifs de ses autres pièces exposées. Ces formes géométriques blanches sur fond noir - et vice versa - suggèrent un temps en suspension. La démarche est radicalement différente dans les aquarelles sur papier d’Yvan Salomone, qui sont de grand format et très colorées. La désolation et le vide des lieux représentés - friches, entrepôts et autres décors industriels - suscitent une sensation de malaise chez le spectateur. Cette peinture, anecdotique en apparence, se rapproche plutôt de la description littéraire.

Vidéo hypnotique
Paola Yacoub et Michel Lasserre reconstituent avec des photographies projetées un véritable maquis : leurs images montrent l’apparente tranquillité de Beyrouth. L’exposition se clôt de manière fulgurante par une installation de Gary Hill, qui contraste cruellement avec la vidéo décevante de Fiorenza Menini, dont une performance intéressante a cependant marqué la nuit du 5 octobre, dans le cadre de «Nuit blanche». Réalisée et présentée une première fois à Marseille l’année dernière, l’installation de Gary Hill fait défiler de manière syncopée, sur cinq écrans, des images de passants et de résidents d’un quartier populaire. Accordions (The Belsunce Recordings) est, à ce jour, la réalisation la plus hypnotique du vidéaste californien.


 Frédéric Maufras
16.10.2002