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Expositions

Tiffany s’installe au Met

Quatre ans après la grande exposition rétrospective, le Metropolitan Museum consacre une galerie permanente au décorateur.


Louis Comfort Tiffany, vase, Favrile
© Metropolitan Museum
NEW YORK. Composé d’objets appartenant au musée, qui détient l’une des plus importantes collections au monde, le nouvel espace retrace trente années de création, de 1890 à 1920. Si l’on associe souvent le nom Louis Comfort Tiffany (1848 - 1933) à ses vases, lampes et vitraux en Favrile - un procédé qu’il inventa, donnant au verre de nouvelles formes et des teintes irisées - ainsi qu’à son motif en plume de paon, ses pièces de mobilier, ses poteries, ses panneaux en mosaïque et ses bijoux relèvent également d’une grande maîtrise des matériaux. Récemment acquise grâce au couple mécène Barrie et Deedee Wigmore - qui ont ainsi donné leur nom à la galerie -, l’épingle à cheveux de la Reine Anne, une fleur d’argent, de cuivre, d’opale, d’émail serti de grenats (1904) est une des plus belles pièces de la collection.

Un représentant phare de l’Art nouveau
Fils de Charles L. Tiffany, le fondateur de la bijouterie et argenterie du même nom, Louis Comfort n’avait pourtant jamais voulu reprendre l’affaire familiale, préférant suivre, dès l’adolescence, une formation artistique. Dans ses tableaux de paysages et ses dessins (exposés dans la galerie), l’artiste apprit à combiner la lumière, les couleurs et, déjà, les formes végétales qu’il appliqua si brillamment aux objets d’art décoratifs. Exposant dès 1895 aux côtés de Toulouse-Lautrec, Bonnard, Sérusier, Vuillard et Vallotton à Paris, Louis Comfort Tiffany devint l’un des principaux représentants de l’Art nouveau. Très vite oubliées après sa mort, détrônées par l’arrivée de l’art moderne et de l’expressionnisme, ses œuvres furent redécouvertes en 1960 grâce à une exposition au Museum of Modern Art. Depuis, leur cote ne cesse de grimper. En 1998, deux lampes ont été vendues 2 millions $ chacune. À l’automne 2006, le Metropolitan consacrera une exposition à Laurelton Hall, la superbe résidence d’été que Tiffany avait magnifiquement décorée.


 Anouchka Roggeman
15.10.2002