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Expositions

Roy Lichtenstein, This Must Be the Place, 1994,
porcelain enamel on steel .
© Estate of Roy Lichtenstein, courtesy Mitchell-Innes & Nash and MTA Arts for Transit.


Roy Lichtenstein, City scape, 1994, Porcelain enamel on steel .
© Estate of Roy Lichtenstein, courtesy Mitchell-Innes & Nash and MTA Arts for Transit.


Roy Lichtenstein prend le métro

Dix ans après sa conception, Times Square Mural, la fresque réalisée par le maître du pop art pour le métro de New York, vient enfin de trouver sa véritable place.

NEW YORK. Un véritable musée se trouve sous le bitume new-yorkais. Le métro regorge de fresques géantes réalisées par des artistes contemporains. Grâce au programme «Arts for Transit», lancé par le Metropolitan Transportation Authority (le métro de New York) pour promouvoir la présence d’artistes et de musiciens dans les couloirs sous-terrains, plus de cent vingt œuvres font partie intégrante des murs. Aux côtés de Nancy Spero, d’Eric Fischl, d’Elizabeth Murray ou encore d’Al Loving, c’est à présent Roy Lichtenstein qui a sa place. À Times Square, dans la station de métro la plus fréquentée de la ville, à l’angle de la 42e rue et de Broadway, la fresque murale de deux mètres sur seize viendra égayer de ses couleurs acidulées le passage de plus de 500 000 personnes par jour. Dévoilée le 5 septembre dernier, cinq ans après la mort du grand artiste du pop art, la peinture réalisée sur des plaques de porcelaine émaillée est un hommage à la ville futuriste.

Au temps de Buck Rogers
Représentant un vaisseau spatial se glissant sous les arches d’un pont, entre des colonnes de tuile et d’acier, la fresque intègre des détails géographiques précis (notamment le chiffre 42 de la rue) ainsi que de nombreux éléments temporels. La présence de Buck Rogers, le personnage de bande dessinée des années 1930, ainsi que des références aux Expositions universelles de New York de 1939 et 1964 donnent cependant à l’œuvre un caractère nostalgique. Il usa de ses procédés favoris : trames de points minuscules et couleurs électriques encerclées de contours noirs épais. La maquette noir et blanc de la fresque ainsi que les dessins et collages préparatoires exposés temporairement à la galerie Mitchell-Innes & Nash témoignent de la rigoureuse organisation de la composition, si caractéristique de l’artiste. De son vivant, l’artiste avait refusé les 200 000 $ qui lui étaient offerts pour réaliser la peinture murale. L’hommage qui lui est rendu aujourd’hui est la plus belle des récompenses.


 Anouchka Roggeman
07.09.2002