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Le « Connaissance des Arts » nouveau est arrivé

Il n'est pas facile de faire bouger une institution. «Connaissance des Arts» pratique les médecines douces…

Avec l'automne et les vendanges, « Connaissance des Arts » "change d'image". Ses lecteurs découvriront un numéro d'octobre a la pagination accrue - 172 pages mais la publicité aide un peu - et une maquette renouvelée. Faire évoluer une institution réclame beaucoup de prudence et de doigté. On se souvient des mésaventures de RTL qui s'était mis en tête, il y a quelque temps, de "rajeunir" son audience et l'a surtout perdue. Et « Connaissance des Arts » est une institution. Il y a donc évolution et non révolution . « Notre souhait n'est pas de suivre une quelconque mode, souligne son directeur Philip Jodidio, mais d'offrir un aperçu clair et lisible de ce qui fait le monde de l'art. »

Une nouvelle maquette, donc, toute en demi-teintes et understatement. « Connaissance des Arts », dont la diffusion se fait surtout par abonnement, n'a pas à se préoccuper des règles qui veulent que les titres de couverture soient lisibles à quelques mètres du kiosque à journaux. Il en résulte une couverture où, sur une superbe photo de Timothy Hursley, apparaît le nouveau logo, « résolument discret et intemporel » selon le voeu de l'éditeur. Et l'on entre dans un beau livre d'art, à la maquette très soignée, épurée, lisse, sans heurts, sans aspérités et terriblement raisonnable. On en arriverait parfois à regretter de ne pas y apercevoir la fantaisie des chaussettes pourpres de Monsieur Balladur. Volonté de s'effacer derrière le sujet ? Plus celui-ci est important, plus le titre est discret. Le parti pris est méritoire, mais il en résulte un manque de hiérarchie et de repères, que la modestie voulue des titres courants vient encore accentuer. Une maquette est faite pour évoluer, nul doute que ces problèmes de jeunesse se corrigeront.

Le contenu? « Il ne s'agit pas de changer le contenu mais la présentation » et « nos lecteurs fidèles y trouveront leurs rubriques préférées. Nos nouveaux lecteurs, une revue qui s'adresse à la fois à l'art du passé et aux question posées par l'actualité artistique. » Là, l'understatement rassurant se poursuit, mais le choix pour la couverture de James Turrell, « lien entre le passé de l'art, son présent et son futur », n'est pas innocent. L'évolution est sensible et l'arrivée d'un ancien éditeur du Centre Pompidou ne peut être sans conséquences. L'art contemporain accentue sa présence, ce que ne devraient pas regretter les « nouveaux lecteurs ».

Bref si les nouveaux habits ne nous ont pas encore totalement convaincus, toute évolution, même sage, est sympathique, et tous nos voeux l'accompagnent . Le contenu, en tout cas, est loin d'en avoir souffert, et l' article consacré à James Turrell mérite à lui seul que vous vous rendiez à votre kiosque.


 Danielle Arnaud
29.09.2001