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Aureus, Rome, Auguste, 27 av. J.-C.
© BnF


Le mouton, une machine à frapper les monnaies
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Euro
© Sygma


Après 150 ans, un nouveau dictionnaire de numismatique

Le franc, c'est bientôt fini… Une raison de plus au regain d'intérêt pour la monnaie comme en témoigne cet ouvrage exhaustif dirigé par Michel Amandry.

Pourquoi avoir écrit un dictionnaire de numismatique ?
Michel Amandry, conservateur général, directeur du Cabinet des Médailles à la Bibliothèque Nationale de France.
Le dernier dictionnaire conséquent publié en France a été celui de l’abbé Migne en 1852. Encore s’agissait-il d’un "Dictionnaire de numismatique et de sigillographie religieuses", qui donnait par exemple un poids prépondérant aux monnayages pontificaux. Des ouvrages sont régulièrement publiés à l’étranger – en Allemagne pas plus tard qu’en l’an 2000 – mais ils ont chacun une spécificité locale. Les traduire n’aurait pas permis de donner tout le développement voulu aux monnaies gauloises ou féodales. D’où mon souhait, depuis une dizaine d’années, d’un dictionnaire généraliste français.

Comment avez-vous procédé ?
Michel Amandry.
Le parti pris a été de rédiger l’ouvrage en interne, au Cabinet des Médailles, puisque c’est ici que l’on compte le plus grand nombre de spécialistes de la matière en France et une importante collection – environ 500 000 pièces. Les 5 000 entrées du dictionnaire, qui regroupe aussi bien des définitions techniques que des développements généraux, ont été partagés entre 5 conservateurs : moi-même pour les monnayages antiques, Michel Dhénin pour les monnayages gaulois, Christophe Vellet pour les monnayages féodaux français, Michel Popoff pour les monnayages contemporains, François Thierry pour ceux d’Orient.

A qui s’adresse l’ouvrage ?
Michel Amandry.
Il existe certainement en France une large population de collectionneurs. En effet, si les plus belles pièces grecques peuvent atteindre aux enchères le million de francs, on peut aussi acquérir des pièces romaines pour quelques centaines de francs. Mais notre ouvrage s’adresse également au grand public. Le bon accueil qui lui a été réservé – du tirage initial de 6 000 exemplaires mis en place en avril, les deux tiers avaient déjà été vendus en juillet – montre qu’il y a un intérêt réel pour la monnaie. Cela est sans doute dû à l’arrivée de l’euro. Les gens prennent conscience du fait que dans quelques mois, le 17 février 2002, le franc sera une monnaie du passé…


 Rafael Pic
12.09.2001