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Marché

L’affaire Dreyfus en couleurs

Avec sa première vente de livres et d’autographes du semestre, Tajan entre de plain-pied dans la saison Zola.


Henry Pierre, Dreyfus, 1900,
collage aquarelle avec tenue
militaire en tissu.
© Tajan.
PARIS. « C’est la première fois qu’apparaît un ensemble aussi important d’ephemera consacrés à l’affaire Dreyfus », explique l’expert, Alain Nicolas. «Ces documents de format carte postale, imprimés en petit nombre, n’étaient pas prévus pour “tenir la distance”, il y en a eu beaucoup mais ils ont été disséminés. Si certains ont de la valeur, l’ensemble vaut surtout comme témoignage saisissant d’un déchaînement des passions, parfois pour mais surtout contre Dreyfus». Parmi ces 600 documents réunis en un lot estimé 12 000 €, l’immanquable numéro original du J’accuse de Zola, publié dans L’Aurore du 13 janvier 1898. D’autres documents de l’auteur constituent le pendant «littéraire» à cet ensemble : une édition d’Un Mariage d’amour publié par la suite sous le titre de Thérèse Raquin, ou les six pages in-folio couvertes d’une écriture serrée sur lesquelles Zola développe sa célèbre théorie des écrans, «une profession de foi célébrissime» estimée 10 000 €.

Voyage, publicité et gourmandise
Plus classique, la seconde partie de la vente rassemble 200 lots divers. À côté du pont aux ânes du genre - Les Fables de La Fontaine illustrées par Oudry (2 300 €) - figurent des œuvres insolites : un album de 1 500 étiquettes en chromolithographie collectionnées autour de 1850 (1 200 €), la première année de l’Almanach des gourmands de Grimod de La Reynière & Coste (120 €) ou la première édition française de la Description de l’Afrique par Dapper portant les armes d’un grand prieur de l’Ordre de Malte (2 350 €)… Sans oublier L’Essai historique sur la liberté d’écrire chez les Anciens et au Moyen Âge, sur la liberté de presse depuis le XVe siècle de Gabriel Peignot (50 €), qui constitue un écho à l’Affaire…


 Zoé Blumenfeld
27.09.2002