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Marché

Tuileries : un essai à transformer

Le salon parisien offre un bilan mitigé : des exposants de qualité mais des acheteurs trop timides.


Meuble d’entre deux en acajou
moucheté de J. H. Riesener, et
pendule borne de Pochon à
Paris, époque Louis XVI.
© Guy Bellou.
PARIS. Quelques semaines après la 19e édition du salon d’Auteuil (8 - 18 novembre), également organisé par C.M.O., le choix d’un nouvel espace d’exposition en plein cœur de Paris avait pour principal objectif d’attirer une clientèle différente. Avec 7 000 personnes invitées au vernissage et plus de 30 000 entrées, la manifestation semble pourtant avoir attiré plus de curieux que d’acheteurs. Faut-il accuser la conjoncture, dénoncer le trop grand nombre de salons en France ou remettre en cause l’organisation ? Cette dernière a dû faire face aux différentes contraintes imposées par le classement Monument historique du jardin des Tuileries : heures de fermeture rigides, respect des distances avec les arbres lors des transports de marchandises - et pas toujours maîtrisées : le soir du vernissage les invités, de méchante humeur, s’entassaient contre les barrières.

Un salon qui fait ses preuves
Parmi les galeristes, les avis sont partagés. Gérard Orts, qui a vendu sa paire de consoles en bois sculpté du XVIIe siècle et sa table en cabaret du XVIIIe siècle, s’estime satisfait d’avoir rencontré une clientèle différente d’Auteuil. Pour Michel Poletti de l’Univers du Bronze, «les Parisiens sont venus en nombre, contrairement aux étrangers. Les pièces que nous avons vendues entraient dans une gamme de prix inférieure à 15 000 €.» À côté de ces exposants satisfaits, la galerie Normand (Paris) affirme n’avoir rien vendu, Guy Bellou (Paris) a pris quelques contacts intéressants tandis que la directrice de Leclercq Antiquités (Amiens) reste sceptique quant à sa participation à la prochaine édition. Mais les organisateurs sont confiants. «Il faut laisser au salon le temps de trouver sa place sur le marché de l’art. On peut considérer cette première édition comme un coup d’essai. D’ailleurs, nous avons déjà des demandes d’exposants belges et allemands pour l’année prochaine.»


 Stéphanie Magalhaes
08.01.2003