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Expositions

© Patricia Canino

Marie-Thérèse Perrin, directrice du Printemps de septembre

Après une première édition éclipsée par les attentats et l’explosion de l’usine AZF, le festival reprend ses marques sur les rives de la Garonne.

Pourquoi avez-vous quitté Cahors ?
Marie-Thérèse Perrin.
Le Printemps de Cahors a commencé en 1991. Mon objectif était alors d’offrir aux habitants une nouvelle opportunité culturelle. En 2000, près de 100 000 visiteurs se sont déplacés en quinze jours. Habitant Londres, j’ai voulu prendre du recul et laisser ma place à la tête de la manifestation. Il faut savoir que le financement du Printemps de Cahors tenait surtout à mon statut de bénévole et aux nombreux mécénats issus de mes connaissances. Au fil du temps, ils m’ont tous laissé tombé ! Ville universitaire tournée vers l’international par son aéroport, Toulouse m’a semblé être la meilleure solution pour redémarrer la manifestation. Pourquoi un changement de nom ? Pour éviter la confusion avec le Printemps de Bourges, qui nous avait déjà menacé de procès à de nombreuses reprises. C’est ma fille qui a eu l’idée du «Printemps de septembre»…

Comment s’organise un tel événement ?
M.-T. P.
Notre budget est d’environ 1 150 000 € : 430 000 € de la municipalité, 60 000 € de la région, 76 000 € du ministère de la Culture. Près de 50% de ce financement provient du mécénat : la Fondation Cartier pour l’art contemporain, la fondation EDF, le champagne Demoiselle, la Caisse des dépôts et consignations, etc. Comme chaque année, un commissaire d’exposition choisit un thème : celui de la fragilité nous semblait adapté à notre époque. Près de trente artistes internationaux exposent leurs œuvres sur les bords de la Garonne, dans le cloître des Jacobins, à l’École des beaux-arts, dans l’Espace Ecureuil ou encore chez EDF-Bazacle.

Comment envisagez-vous l’avenir du Printemps de septembre ?
M.-T. P.
Au départ, il s’agissait d’une manifestation plutôt populaire, aujourd’hui elle est devenue plus pointue. Les modestes illuminations de façades de monuments ont été remplacées par les Nuits de Toulouse, conçues par des artistes éclairagistes, tandis que les concerts sont devenus des plateaux de DJ dans Soirées nomades. Dans l’avenir, nous espérons développer les commandes d’artistes dans les espaces publics et multiplier les actions en collaboration avec les associations. À ce rythme, Toulouse devrait bientôt devenir un nouvel observatoire de la création contemporaine, présentant aussi bien des artistes confirmés que des jeunes talents. À la question : «Que feriez-vous si, une fois encore, la municipalité ne vous soutenait plus ? Ma réponse serait : je mettrais la clé sous le paillasson…»


 Stéphanie Magalhaes
27.09.2002