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Expositions

Kelly tout en courbes

Entre sculptures et œuvres picturales, l’une des dernières grandes figures de l’art américain d’après-guerre présente un demi-siècle de création.


Ellsworth Kelly, White curves,
2001, polyuréthane et aluminium,
601 x 336 x 124,5 cm, Fondation
Beyeler, Riehen/Basel.
© Ellsworth Kelly, photo Niggi
Brauning.
BÂLE. Dès cet été, la sculpture de six mètres de haut - White curves (2001) - créée spécialement pour la Fondation, a été installée dans le parc. Ensuite, Ellsworth Kelly a choisi cinquante-deux (dont vingt-huit peintures et sculptures murales, le reste étant composé d’esquisses et dessins) de ses pièces les plus représentatives de son travail de 1956 à 2002. L’artiste savait exactement ce qu’il voulait lorsqu’il a franchi le seuil des quatre salles qui allaient accueillir ses œuvres : établir un lien entre la forme habituellement rectangulaire du tableau qu’il a très vite dépassé et les Shaped canvases qui vont au-delà du pictural.

Lumière précieuse
En parfait accord avec les salles de la Fondation, l’artiste a agencé ses travaux en quatre groupes, formant ainsi un tout homogène, révélant les «espaces intermédiaires» dans son œuvre, le rapport entre la toile et le mur, la sculpture et l’espace, l’objet figuré et le fond. La scénographie, qui exerce un effet dynamique sur les visiteurs, n'est que mouvement. Kelly a également demandé à son vieil ami Ernst Beyeler que la verrière aérienne, qui plane au-dessus des murs, soit davantage dégagée pour laisser place à une lumière intensément naturelle, si précieuse pour les œuvres d’art. Le résultat est impressionnant, surtout dans la plus grande salle dans laquelle huit Curves (ces courbes aux couleurs lumineuses des années 1980-1990) sont présentées ensemble pour la première fois, avec au centre sa dernière curve : Lake (2002). Une véritable respiration dans l’espace…


 Muriel Carbonnet
17.10.2002