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Musées

Sex and the city

Le nouveau Musée du sexe s'est ouvert le 28 septembre à Manhattan.


Susan Meiselas, Pandora's box
© Susan Meiselas / Magnum
NEW YORK. À la différence de certains concurrents - le Musée de l'Erotisme à Montmartre, par exemple - il faut reconnaître au MoSex le souci d'une véritable recherche architecturale. Comment définir un musée du sexe par son enveloppe ? Telle a été la question posée à l'agence Cleanroom, qui a adapté la façade du bâtiment sur la Cinquième Avenue. Elle lui a donné de la transparence - fantasme omniprésent dans les récits libertins - et une texture qui rappelle celle de la peau, grâce à l'utilisation à grande échelle du Spandex, un textile servant à la confection de vêtements de sport. Sans préjuger du contenu des collections permanentes, qui mêleront, sans doute de façon assez «conventionnelle», gravures salaces, objets impudiques ou affiches de théâtres de strip-tease, le musée entend plutôt se démarquer par ses expositions. L'ordonnateur en est Grady Turner, précédemment curator à la très respectable New York Historical Society. La première rétrospective, «How New York City transformed Sex in America», qui entend montrer comment la sexualité a servi de ciment à la constitution de communautés variées, n'a pas vraiment fait l'unanimité du côté des ligues de vertu. Le statut d'association à but non lucratif a d'ailleurs été refusé au musée. Qui ne s'en est pas formalisé outre mesure. «Nos sponsors nous ont apporté plusieurs millions de dollars, expliquait récemment son directeur, Daniel Gluck, au New York Times. Si nos prévisions de fréquentation se réalisent - c'est-à-dire cent mille visiteurs par an - nous pourrions être profitables au bout de six mois.» Ne le dites pas au British Museum et au Louvre, ils trouveront cela véritablement obscène…


 Rafael Pic
30.09.2002