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Marché

Les chinoiseries de Roentgen

Les meubles à décor de marqueterie de l’ébéniste des cours royales et impériales défraient la chronique…


David Roentgen, Secrétaire à
abattant
© Christies's
NEW YORK. Des meubles français du XVIIIe siècle de la collection Hillingdon, dix-sept pièces ornées de plaques de porcelaine ont rejoint le Metropolitan Museum en 1936. Contrairement à ces dernières, un secrétaire à abattant, l’un des cinq meubles à décor de marquetterie acquis par Sir Charles Mills (1792-1872), est resté dans la collection familiale jusqu’en 1972… Époque où il a été acquis chez Christie’s par la fondation européenne qui le met aujourd’hui en vente à New York. Il est l’œuvre de David Roentgen, ébéniste reçu maître en 1780 et fournisseur auprès des cours de Louis XVI, Frédéric Guillaume II de Prusse ou Catherine de Russie.


© Christies's
Après Senlis et Londres…
En bois d’if et de tulipier, il est orné de bronzes dorés néoclassiques et de panneaux de marquetterie aux scènes de chinoiseries. Estimé entre 1 million et 1,5 million $, il pourrait pulvériser le record fraîchement établi pour une œuvre de l’ébéniste. Le 13 juin dernier, lors de la dispersion de la collection du château de Longleat par Christie’s, un bureau à cylindre à décor floral a en effet atteint 545 650 £ (865 000 €), loin devant le précédent record, détenu par un bureau vendu par Maîtres Vincent Muizon et Dominique Le Coënt à l’hôtel des ventes de Senlis en décembre 1999 pour 693 000 €.

L’excellence de la marqueterie
Comme l’explique Camille Burgi, expert en mobilier du XVIIIe siècle, les prix réalisés par les créations de David Roentgen tiennent autant à leur complexité technique qu’à l’exceptionnelle qualité de leur marqueterie. «David Roentgen, c’est l’alliance entre le rigorisme allemand et le raffinement de l’ornementation à la française. Il émane une vraie joie de vivre de ses meubles. Ceux qui sont décorés de marqueteries sont beaucoup plus recherchés que ceux en acajou, sans doute parce qu’il rivalise avec Riesner par la qualité de ses décors, la finesse de son dessin». Notons que le 2 octobre dernier, une table de travail au décor de chinoiserie d’Abraham et David Roentgen, mise en vente par la galerie Koller à Zürich pour une estimation de 120 000 à 180 000 FS…


 Zoé Blumenfeld
17.10.2002