Françoise Allaire, commissaire générale de l’Année de l’Algérie en France

Lundi 30 décembre. Cette fin d’année va être essentiellement occupée par les derniers préparatifs du lancement de l’Année de l’Algérie en France. En ce moment, je suis sollicitée tous les jours par les journalistes français et algériens pour des interviews à ce sujet. En Algérie, la presse écrite, les antennes de radios et les chaînes de télévision parlent très abondamment de cet événement. Parallèlement, il va falloir faire face à tous les imprévus et les derniers réglages du concert de Bercy, prévu pour demain. Heureusement, je ne suis pas seule, le commissariat algérien a pris en charge une grande partie de l’organisation.

Mardi 31 décembre. Cette année, le réveillon du 31 décembre aura une couleur particulière puisqu’il marquera le lancement festif de l’Année de l’Algérie. Dès 21 heures, je me rendrai au Palais Omnisports de Paris-Bercy pour acceuillir de nombreux invités et assister au concert d’ouverture dont le plateau est exceptionnel. À côté de grands noms de la chanson comme Khaled ou Cheb Mami se produiront de jeunes espoirs qui se sont beaucoup investis dans ce projet. Toutes les musiques de l’Algérie seront représentées, du raï au rap en passant par la chanson kabyle. France Culture retransmettra l’événement en direct. L’entrée a été fixée au prix unique de 15 € pour permettre aux jeunes de faire la fête. 15 000 personnes sont attendues. Durant toute l’année, les concerts vont se succéder à Paris et en province. L’orchestre symphonique national d’Algérie, dirigé par Amine Kouider, se produira à la salle Gaveau et dans de nombreuses autres salles à Paris et en province. Le festival Voix et routes romanes d’Alsace présentera les instruments traditionnels algériens en septembre tandis que Marseille célèbrera la musique arabo-andalouse.

Jeudi 2 janvier. Cette journée sera consacrée à la préparation des soirées Kateb Yacine à la Comédie française, salle Richelieu, les 6 et 7 janvier prochain. De nombreux invités officiels seront conviés le soir de l’ouverture. Il ne s’agit pas d’une pièce de théâtre ordinaire mais de lectures de textes et de poèmes, par les comédiens français, restituant le parcours littéraire et biographique de cet homme qui a toujours défendu les cultures berbère, arabe et française. Il y a d’ailleurs une phrase qui m’a beaucoup marquée dans son œuvre : «Parler français c’est la même chose que d’arracher un fusil des bras d’un parachutiste». Dans cette alternance de prose et de poésie choisies par Mohamed Kacimi, des réflexions plus profondes apparaissent comme, par exemple, le rôle du poète dans la cité. Tous les décors sont signés de Rachid Koraïchi qui a choisi de travailler sur le signe et la calligraphie. La façade donnant sur la place Colette sera habillée de calicots en tissus peints, et le fond de décor sur scène sera transporté en 2004 au Théâtre national d’Algérie.

Françoise Allaire a été conseillère culturelle en Espagne, au Portugal et en Algérie. Elle a également occupé le poste de directrice du Centre culturel français d’Alger.