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Expositions

Des journées entières dans les marbres

À côté du Forum, dans un lieu entièrement rénové, le marché de Trajan abrite actuellement plus de 350 marbres romains : statues, colonnes, vasques, chapiteaux…


Hippopotame, marbre rouge, IIe siècle
ap. J.-C. © Mercati di Traiano.
ROME. Les pièces réunies viennent principalement des musées italiens (Naples, Ostie, Rome…). Mais une grande partie des trésors de l’exposition a été prêtée par des musées étrangers : Berlin, Séville, Cologne, Copenhague… C’est du Ny Carlsberg Glyptotek de Copenhague qu’arrive trois barbares agenouillés. Sculptées dans un marbre extrait à Dokeimion en Asie Mineure, ces statues gigantesques trônaient autrefois dans la maison de l’empereur Auguste au Palatin.

Dans un seul bloc
Les Romains attachaient beaucoup d’importance à la représentation des animaux. Un chien majestueux (Musei Capitolini, Rome), probablement un lévrier, aux dimensions parfaites, a été taillé dans un seul bloc de marbre. Datant du IIe siècle avant J.-C., il fut déterré dans le désert égyptien près d’Uadi Atallah. Lui fait face un crocodile (Villa Adriana) en marbre blanc teinté de vert à la gueule menaçante, lui aussi sculpté d’un bloc. L’hippopotame en marbre rouge (Copenhague), réalisé au IIe siècle après J.-C., est moins impressionnant car de taille plus modeste. À l’occasion de cette exposition, les Romains découvrent la statue dite de César. Elle fut mise au jour en 1951, en Israël lors des travaux d’agrandissement du port de Césarée. Elle représente un empereur vêtu d’une toge (IIe siècle ap. J.-C.). Le drapé est remarquable, même si l’on regrette l’absence de tête. Cette exposition, qui se veut aussi pédagogique, nous montre comment les Romains avec une grue, des poutres en bois, des outils bien archaïques, extrayaient, taillaient et déplaçaient des statues ou des colonnes de plusieurs tonnes.


 Alain Fayard
18.10.2002