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Ouverture sous condition

Est-ce la fin d’une longue saga ? Le Musée des Docklands ne se concrétisera qu’à condition de devenir une extension du Musée de Londres.


© D.R.
LONDRES. «C’est quasiment une certitude : nous ouvrirons à Pâques. Mais c’est à présent au Musée de Londres qu’il faudra vous adresser pour en savoir plus», explique d’une voix peu assurée Chris Ellmers, le directeur du Musée des Docklands. Cet établissement situé sur les bords de la Tamise, qui retrace 2 000 ans d’histoire du port de Londres n’a cessé de voir son ouverture repoussée depuis sa conception en 1979. Initié et financé par des sponsors privés et par l’Agence de développement des Docklands - une entité gouvernementale destinée à développer certaines zones urbaines de Londres -, le projet prit une ampleur considérable lorsque, en 1997, la Caisse de la loterie nationale fit un don de 11,5 millions £ (18 millions €). Le musée put alors s’installer dans un superbe entrepôt napoléonien, où des centaines de photographies, cordages, outils, vêtements, et autres objets marins viennent garnir les treize galeries. Une reconstruction du port dans les années 1840 témoigne de son activité mercantile.

Tout à construire
Mais malgré les différents apports (16 millions £ au total, soit 25 millions €), les coûts de construction demeurent supérieurs au budget, et les frais de fonctionnement (de 500 000 £ par an, soit 800 000 €) n’ont pas été pris en compte. Une campagne de recrutement de trente-cinq personnes a été annulée et l’ouverture reportée. Aujourd’hui, la situation est incertaine. La Caisse de la loterie nationale (qui accorde 10% de son budget à des projets culturels) subordonne son engagement à un montage financier plus stable qui impliquerait que le Musée des Docklands devienne une extension du Musée de Londres. «Il y a eu un vent de panique, mais je suis très optimiste quant à l’ouverture du musée et à cette collaboration», commente Jack Lohman, le directeur du Musée de Londres qui rappelle que les collections des Docklands proviennent de son musée. «Il reste à construire un plan de financement solide pour pouvoir terminer les travaux et assurer le fonctionnement de l’établissement». Les onze employés seront intégrés dans la nouvelle structure, mais le sort du directeur semble incertain. «À moins que l’argent tombe du ciel, je ne sais pas bien ce qu’il adviendra de moi», poursuit Chris Ellmers qui, depuis le premier jour, participe activement au développement du musée en attendant de voir le public parcourir ses allées.


 Anouchka Roggeman
02.11.2002