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Marché

Johann Michael Rottmayr, Moïse, le miracle de la source, 1706, huile sur toile, 132 x 199 cm, signée et datée en bas à droite
Estimation : 2 000 000 / 3 000 000 ATS


La valse des maîtres anciens

À Vienne, la maison Dorotheum met en vente des chefs-d’œuvre du 14e au 19e siècle.

Dorotheum consacre cinq jours à l’art ancien. Après la verrerie baroque, les porcelaines de Meissen et les œuvres graphiques signées Cranach ou Dürer, elle organise aujourd’hui sa vente phare, celle de peintures anciennes. Près de 600 œuvres couvrent une période de plus de six siècles. On va ainsi d’un livre de prières orné au 15e siècle pour des religieuses de la région de Nuremberg, jusqu’au tableau orientaliste de l’autrichien Reiter qui, en 1845, s'inspire d'un roman de J.F. Cooper pour peindre un chef de tribu présentant sa sœur à Don Luis lors de la découverte de l’Amérique.

Comme il se doit, la maison de vente leader du marché en Europe centrale propose de très nombreuses œuvres autrichiennes. Parmi les plus remarquables, on compte sans doute la représentation d’une grande parade en traîneaux donnée par l’empereur Joseph Ier dans la cour du château de Hofburg signée Joris von Bredael ou le délicat Amour montrant sa blessure à Vénus d’Angelica Kauffmann qui rappelle les œuvres de son contemporain français, Prud’hon. Mais la pièce majeure est sans aucune doute le monumental Miracle de la source de Moïse peint par le maître du baroque autrichien, Michael Rottmayer, profondément marqué par son séjour à Venise.

Les autres grandes écoles ne sont pas pour autant absentes de cette vente. Côté hollandais et flamand, on peut surprendre Diane et ses compagnes se reposant après la chasse grâce à Jan Brueghel le Jeune et Hendrick van Balen, se mettre en appétit devant une Nature morte au thon, aux harengs, au pain et aux oignons d’Hans van Essen, retrouver les paysans se délassant devant une auberge saisis par Isaac et Adriean van Ostade ou même découvrir une nature morte animalière de Pieter Boel qui a échappé à la rétrospective en cours au Louvre. Côté italien, comment ne pas signaler en plus des Tintoret, Onofri, Giordano, Strozzi ou Piazzetta, une superbe veduta, la Vue du pont Rialto et du palais des Camerlenghi, exceptionnelle par sa double signature puisqu’elle a été peinte en collaboration par les deux frères Guardi, Francesco et Nicolo.




 Zoé Blumenfeld
03.10.2001