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Politique culturelle

Kujoyama, une villa Médicis au Japon

La jeune institution, qui a pour mission de renforcer les relations culturelles entre la France et le Japon, fête son dixième anniversaire.


© D.R.
KYOTO. Pendant tout le mois de novembre, la villa Kujoyama propose un riche programme d’expositions, de concerts, de performances, qui se tiennent au Kyoto Art Center, dans quelques galeries locales et dans l’enceinte du temple Kurodani. C’est Paul Claudel, alors ambassadeur au Japon, qui posa les bases de cette coopération : en 1926, il crée le premier Institut franco-japonais du Kansai, dans le cadre de la Société de rapprochement intellectuel franco-japonais. Construite par le bureau d’architecture Kato, la villa Kujoyama se dresse sur la montagne Kujo (d’où son nom) à l’ouest de la ville. Elle surplombe l’ensemble de l’ancienne cité impériale, qui est, aujourd’hui encore, le principal centre historique, artistique et religieux du pays. Dans une structure en béton brut, qui s’intègre dans une nature luxuriante, six ateliers en duplex et des espaces d’expositions permettent d’accueillir des artistes ou des chercheurs français pour des séjours de trois à douze mois, dans des domaines très variés - arts plastiques, architecture, photographie, design, littérature, vidéo, etc…

Un souffle nouveau ?
La villa Kujoyama, entièrement financée par le ministère des Affaires étrangères, a-t-elle les moyens de devenir une villa Médicis de l’Asie ? Pas forcément, mais elle peut déjà se targuer d’avoir déjà reçu plus de cent-vingt pensionnaires, parmi lesquels Dominique Noguez ou Jean-Philippe Toussaint, qui tous ont su développer un lien particulier avec la culture locale. Elle a, depuis le mois de septembre 2002, un nouveau directeur, Pierre Fournier, âgé de 42 ans, qui était précédemment conseiller culturel à Taïwan. Il a pour mission de faire bouger les choses. «Kujoyama est un très bel outil que nous devons faire davantage connaître aux Français et aux Japonais, aux spécialistes comme au grand public.» Parmi ses projets pour 2003, une revue bilingue d’échanges artistiques et un programme de «suivi de résidence», qui permettrait, en partenariat avec le Kyoto Art Center, d’offrir un second séjour aux anciens pensionnaires.


 Christine Cibert
26.11.2002