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Marché

Philippe Huart
© Galerie Magda Danysz


Art Paris redonne des couleurs au marché

Le salon parisien d'art contemporain a fermé ses portes hier soir avec un taux de fréquentation plus que satisfaisant. Et des acheteurs particulièrement motivés.

Symbolique était Vidéothérapie, une installation vidéo de Pascal Frament montrée par la galerie Berthet-Aittouarès : sur un tout petit écran, un avion passe et repasse dans un ciel azuré, accompagné par le chant paisible d'un oiseau. Pour 7500 francs, 4 sur 7 des exemplaires de l'œuvre avaient trouvé preneurs en deux jours. « Les gens ont vraiment besoin de se changer les idées, remarquait Michèle Aittouarès, et pour pas cher ». La galeriste a aussi vendu plusieurs photos de Patrice Ferrasse, des autoportraits à 4 200 francs où l'on voit l'artiste faire le pitre et trois grands tableaux de Jean-Pierre Ruel à 26 000 francs pièce. Chez Susanne Tarasiève, les œuvres du matiériste Jean-Pierre Pincemin ont été très remarquées du public. Le succès a été tel que le marchand manquant de toiles a dû se réapprovisionner à sa galerie en milieu de salon. Pour sa première apparition à Art Paris, la jeune galerie Magda Danysz s'est montrée satisfaite d'avoir cédé des grands formats de Philippe Huart entre 50 000 et 100 000 francs à des « collectionneurs qui réclamaient de la gaieté et de la couleur ». Apparemment, certains choix artistiques ont été déterminés par une réaction à la morosité ambiante.

Il en fallait du courage pour pénétrer dans les salons du Louvre. Les accès étaient réduits et les entrées fortement ralenties par l'application du plan « Vigipirate ». Cela n'a pourtant pas découragé les nombreux visiteurs qui ont fait jusqu'à une heure de queue ce week-end pour se rendre à Art Paris. In fine, le salon a bien marché enregistrant 27 000 entrées en 4 jours, soit autant que l'an passé. Dans le même temps, le Louvre affichait une baisse de fréquentation. Les exposants sont plutôt contents dans l'ensemble. « C'est un bon salon », affirme le galeriste Pascal Gabert. Il a vendu des pièces de tous les artistes qu'il a exposés, Gilles Ghez, le Bars, Henri Presset et Gérard Thalmann dans une fourchette de prix allant de 6 000 à 30 000 francs. « Pour cette somme, les coups de cœur n'étaient pas rares l'année dernière, souligne-t-il. Cette année, 30 000 francs est un montant important et les amateurs réfléchissent bien avant d'acheter ».


 Armelle Malvoisin
03.10.2001