Monet money…

NEW YORK. Dans le portrait de Giovanotto dai capelli rossi comme dans celui de la femme représentée dans La Robe noire, Modigliani a atteint le style de sa maturité. Les masses sombres des vêtements se dégagent sur un arrière-plan neutre et les zones nues du corps - les mains, le cou et le visage - se dessinent, allongées et sinueuses. Ces deux toiles seront respectivement mises en vente par Sotheby’s et Christie’s, les 5 et 6 novembre prochains, pour des estimations de 6 millions et 9 millions $. En deux jours, quatre huiles du plus parisien des artistes italiens seront ainsi proposées à New York. Celle de Sotheby’s était restée invendue en novembre dernier pour une estimation de 5 millions $.


Bien d’autres portraits figurent au catalogue. Chez Sotheby’s se succèderont ceux de la nièce de Balthus, Frédérique au chandail rouge (400 000 $), d’Edmond Maître lisant confortablement sous le regard de son ami Renoir ou le Fils de l’artiste en arlequin, une toile de Picasso issue de la collection du fondateur de Penthouse, Bob Guccione (2 millions $). Le lendemain, chez Christie’s, le maître incontesté des ventes d’art moderne sera présent avec Le Repos (2,5 millions $). Accompagnant cette icône de Marie-Thérèse Walter, on trouvera Cézanne, avec son ami aixois Achille Emperaire (400 000 $), et Renoir avec le portrait de son fils, Jean, le futur cinéaste portant encore les boucles blondes de l’enfance.

Monet, superstar
Les lots les plus attendus sont pourtant à chercher dans un autre domaine. Quatre toiles de Monet sont mises en vente : Vétheuil, pruniers en fleurs, l’étonnant Au Bord du fjord de Christiania mais aussi l’éternelle série des nymphéas. Chez Christie’s, on trouvera le Bassin aux nymphéas (10 millions $), une toile peinte en 1917-1918, avant que le maître ne se consacre au cycle de l’Orangerie. Et chez Sotheby’s, ce sera un tableau presque carré de 1906, très proche de celui adjugé en juin dernier pour 13,4 millions £ (21 millions €). Estimé «seulement» 16 millions $, serait-il bradé ?