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Je plie donc je suis

Un subtil répertoire des formes pliables, rétractables, gonflables ou emboîtables témoigne de l’inventivité des hommes face au problème du rangement …

Des rouleaux de papyrus japonais à la trottinette électrique de CityBug lancée en 1999, en passant par la chaise en osier utilisée en Angleterre au début du XXe siècle et les textiles plissés d’Issey Miyake, le pliable et le démontable ont su défier le passage du temps. Des photographies et des schémas clairs passent en revue les différents gestes de la vie quotidienne : ranger un imperméable, monter une tente de camping, fermer un parapluie ou, plus difficile, replier correctement un couteau suisse. Cette préoccupation concernant le gain de place n’est pas nouvelle. La chaise-escabeau Ottakringer est inspirée d’un meuble du XIXe siècle découvert dans un monastère tyrolien et l’arrosoir pliable en plastique, par Hagn & Kubala (Autriche), trouve ses origines dans le seau pliant ou «vache à eau» des années 1890.

Plier, déplier… inventer
Bien qu’il se décline, aujourd’hui, en plusieurs coloris sur tous les étalages de parfumerie, le bâton de rouge à lèvres n’a pas toujours eu la vie rose. L’utilisation de cette forme pour se colorer les lèvres était passible de condamnation pour sorcellerie selon une loi promulguée en 1770 par le parlement britannique. Combien de chaises GF (dessinée par David Rowland en 1964) peuvent être empilées sur une hauteur de 120 centimètres ? Quarante… Un chiffre qui rappelle le nombre d’hommes nécessaire au montage et au démontage des ponts Bailey (du nom de son inventeur Sir Donald C. Bailey) qui ont, selon le maréchal Montgomery, permis la victoire finale de la Seconde Guerre mondiale. Est-ce un hasard si le terme «Lego» né du danois Leg godt (Joue bien) signifie en latin «Je relie» ? Les briques en plastique continuent à stimuler l’imagination des enfants…


 Stéphanie Magalhaes
07.11.2002