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Expositions

Yoko Ono, artiste

L'artiste expose actuellement à Vienne.


© D.R.
L‘exposition s‘intitule «From my window» (De ma fenêtre). De quoi s‘agit-il ?
Yoko Ono.
Ce sont des travaux quelque peu nostalgiques, dans le sens où il s‘agit plutôt d‘une fenêtre spirituelle, par laquelle je vois ma vie. Il y a par exemple une série qui s‘appelle Mémoire verticale. Ce sont des photos, ou plutôt des images réalisées à partir de trois photos : une de mon père, une de John, et la dernière de mon fils Sean (ndlr, 27 ans, issu du mariage avec John Lennon). Mon mari et mon fils ont été photographiés des millions de fois, vous savez. Pour cela, j‘ai pris des photos d‘eux, et je les ai mises ensemble. Cela devint ma «mémoire verticale».

Vous êtes connue pour avoir fait partie des membres fondateurs de Fluxus. Vous cherchiez à intégrer l‘art dans la vie quotidienne. Que vous reste-t-il de cette période ?
Y. O.
C‘est amusant d‘appeler Fluxus, un «mouvement», puisque c‘est bien cette idée de mouvement qui est à la base de Fluxus, qui signifie justement, en latin, la fluidité, voire le mouvement. À l’origine, c‘est George Maciunas qui a dressé la liste des artistes relevant selon lui de Fluxus. Dans cette liste, on trouvait des personnes très différentes, et des mortes, aussi, comme Leonard de Vinci (rires). Mais en fait, moi-même, je ne me suis jamais considérée comme une artiste Fluxus.

À côté de vos activités artistiques, vous êtes engagée dans des actions en faveur de la paix. Y a-t-il un lien entre ces «deux vies» que vous menez ?
Y. O.
Oui, bien sûr! Toutes ces actions en faveur de la paix sont à considérer comme des «performances artistiques de paix». Elles représentent une partie de mon œuvre. Rappelez-vous de cette action Bed in que nous avons faite John et moi (ndlr, en 1969). Nous étions couchés dans un même lit, exposés au public, et nous avons déclaré que nous voulions la paix mondiale.


  Propos recueillis par Pierre Daum
07.11.2002