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Expositions

Ponti, dans toutes les directions

La tour Pirelli à Milan, le mobilier pour Cassina, la légendaire «Cornuta»... Retour sur le travail pluridisciplinaire de Gio Ponti.


La Pavoni Coffee Machine,
Milan 1948
© G. Ponti archives /
S. Licitra - Milan
ROTTERDAM. Un demi-siècle de création de Gio Ponti (1891-1979) est présenté au travers d’une riche documentation : revues, dessins, céramiques, tissus imprimés, mobilier, vaissellerie, mais aussi une correspondance nombreuse. Chaque période de sa vie est clairement définie par des photographies de ses réalisations les plus remarquables, qui servent de fond aux éléments de mobilier disposés sur des podiums. On retrouve la chaise Superleggera créée en 1955 pour Cassina : déclinaison du mobilier traditionnel des pêcheurs de Chiavari, son village natal, elle doit son nom à son poids plume (1,7 kg). Un mur entier rassemble de nombreux numéros de la revue d’architecture Domus qu’il fonda en 1928 et dirigea jusqu’à sa mort en 1979 (soit 560 numéros). Créée à l'origine pour promouvoir les idées du Novecento (mouvement italien littéraire et pictural né dans les années 1920), Domus joua un rôle important dans l'évolution du design et de l'architecture. Aujourd’hui encore, avec Dejan Sudjic (directeur de la Biennale de Venise 2002) à sa tête, elle demeure une référence.

En forme de diamant
Gio Ponti, qui enseigna de 1936 à 1961 à l'École Polytechnique de Milan, a formé plusieurs générations de designers. Sa machine à expresso aux cylindres chromés, la «Cornuta», éditée par Pavoni, incarne l’idée de la dolce vita dans les années 1950. À la même époque, avec l'ingénieur Pier Luigi Nervi, il achève la tour Pirelli de Milan (127 mètres de haut), dont le plan a la forme d’un diamant. Ses théories sur les façades «en dentelle» sont illustrées par de grandes photos de la cathédrale de Tarente (1970) et de la chapelle de l'hôpital de San Carlo à Milan (1967). Enfin, une longue table présente ses principales recherches dans les domaines de la céramique, de la vaissellerie et des tissus imprimés. Un grand regret cependant : l’hôtel du Parco dei Principi à Sorrente - recouvert de céramiques et comprenant meubles et luminaires avant-gardistes - qui illustre parfaitement l’ensemble de son travail, aurait mérité une place plus généreuse dans l’exposition.


 Rafaël Magrou
14.11.2002