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Marché

Le marathon chinois de Christie’s

À la veille de la dispersion de la collection d’Huguette Bérès, Christie’s organise sa première vente d’art asiatique à Paris.


Dynastie Tang, mains d’un disciple
du Bouddha, calcaire gris, 36 cm,
grotte de Longmen.
© Christie’s.
PARIS. L’heure est au changement dans les départements d’art non européens de Christie’s. Le 12 novembre, la maison a profité de la nomination d’un nouveau directeur à la tête du département des arts primitifs pour annoncer le transfert de ce dernier à Paris à compter de janvier prochain. Cette semaine doit également être marquante. L’hôtel de l’avenue Matignon accueille en effet sa première vente dédiée aux arts asiatiques, quinze jours seulement après une session consacrée au mobilier et aux objets d’art durant laquelle des porcelaines d’exportation ont connu un grand succès, telles deux perruches d’époque Kangxi emportées pour 44 000 €, plus de cinq fois leur estimation basse.

Bronzes archaïques et porcelaines impériales
Avec ses trois cents soixante lots, la vente a des allures de marathon. Se succèderont deux collections privées d’art japonais - netsuke, inros et okimonos -, une série de céramiques et d’objets décoratifs chinois, la collection d’un amateur français composé de paravents nippons et de sculptures de l’Empire du Milieu et un ensemble de bronzes du Sud-Est asiatique. C’est dans l’art chinois que les pièces les plus remarquables sont à rechercher. L’archéologie livre trois bronzes : un vase à panse rectangulaire tétrapode orné de masques de taotie, un animal fantastique (60 000 €), un élément de harnachement incrusté de turquoises aux extrémités arquées en forme de têtes de chevaux (24 000 €) et un manche de poignard cérémoniel provenant de la collection Louis Bataille (10 000 €). La sculpture est dominée par la paire de mains d’un disciple de Bouddha (60 000 €). Provenant de l’une des grottes du sanctuaire de Longmen, dans la province du Henan, elle a appartenu à Kevork Essayan. Les céramiques réservent également quelques belles surprises. Outre des oreillers funéraires en terre cuite crème (6 500 €) et un élégant groupe de musiciennes de la dynastie Sui (12 000 €), on trouve en effet deux superbes porcelaines Qing, portant la marque à six caractères de l’empereur Yongzheng (1723-1735). Un petit bol cônique décoré de médaillons évoquant les quatre saisons (28 000 €) et une paire de coupes à vin décorées de dragons en rouge de fer (45 000 €) témoignent de cette apogée des ateliers impériaux.


 Zoé Blumenfeld
26.11.2002