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Expositions

Logée mais pas nourrie

Douze jours sans manger : à 56 ans, Marina Abramovic n’a pas perdu le goût des performances extrêmes.

NEW YORK. En digne héritière des actionnistes viennois, Marina Abramovic fait de son corps le matériau premier de ses performances. On se souvient de l’étoile rouge qu’elle se dessina au rasoir sur le ventre, en 1975, à Belgrade. Ou de ces journées passées sur une montagne d’os sanguinolents, qui lui valurent le Lion d’or à la Biennale de Venise en 1997. Depuis vendredi 15 novembre, elle s’est enfermée dans trois boîtes transparentes, à la galerie Sean Kelly. Les échelles qui y montent sont constituées de lames de couteau effilées… Autant dire que l’artiste n’entend pas descendre avant le terme qu’elle s’est fixée : douze jours, sous le regard des visiteurs. Nue ou habillée, muette, avec de l’eau pour seul aliment. Caprice gratuit ? Non. Allégorie de l’instant de vérité qui peut attendre chacun de nous. Un Loft Story à la dure. Sans plages de publicité.


 Rafael Pic
23.11.2002