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Expositions

Mazarin et la bibliohèque perdue

À l’occasion du quatrième centenaire de la naissance du cardinal (1602-1661), les trente plus beaux livres de sa collection sont dévoilés.


Novum Testamentum seu Evangelia
literis graecis aureis ante octingentos
annos scriptis
.
© Bibliothèque nationale de France,
département des manuscrits.
PARIS. Premier ministre de la régente Anne d’Autriche et parrain de Louis XIV, le cardinal Mazarin s’illustre en tant que diplomate mais aussi comme mécène et collectionneur d’art éclairé. Sur sa demande, son bibliothécaire, Gabriel Naudé, réunit entre 1642 et 1649, près de 40 000 ouvrages de toutes provenances. C’est devant l’ampleur de cette collection que Mazarin décide de confier à l’architecte Pierre Le Muet la construction d’une bibliothèque à l’étage de l’hôtel Chevry-Tubeuf, rue de Richelieu. Les troubles causés par la Fronde et l’exil de Mazarin mettent un terme au projet. En 1652, avant que le Parlement n’ordonne la vente de la bibliothèque du cardinal, Gabriel Naudé sélectionne trente des plus beaux ouvrages et les met en sécurité à l’abbaye de Sainte-Geneviève. Ce sont ces rescapés qui sont aujourd’hui présentés.

D’or et de pourpre…
La galerie Mazarine s’est parée de pourpre pour recevoir les précieux ouvrages datant du Moyen Âge au XVIIe siècle. Textes inédits, enluminures, reliures de velours, broderies en fils d’or et d’argent, l’exposition met en scène des pièces spectaculaires comme une thèse de Charles de Cossé-Brissac (1647) aux armes et monogrammes du cardinal, ou des ouvrages d’apparence plus modeste, à l’image d’un manuscrit éthiopien - un des premiers arrivés en Europe. À côté d’une Vulgate Sixtine, l’unique édition revue et corrigée par le pape Sixte Quint avant 1590, une bible en slavon (1581) offerte par Marie de Gonzague, alors reine de Pologne. À l’intérêt historique d’une copie des sept première sessions du concile de Trente par Angelo Massarelli pour Henri II (1548), s’ajoute une curiosité pour des livres chinois recouvert de soie couleur or (1668), présents de l’érudit Cassiano dal Pozzo. Le cardinal possédait même un exemplaire de la Bible de Gutenberg, alors nommé «Bible Mazarine».


 Stéphanie Magalhaes
02.12.2002