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Brigitte Hedel-Samson, conservateur

Le Musée Fernand Léger de Biot expose en permanence une collection monographique de cet artiste majeur du XXe siècle.


Ateliers Pinton Frères, Les constru-
cteurs à l’Aloès
d’après Fernand
Léger, 1963, tapisserie, Aubusson,
160 x 200 cm, donation Nadia Léger
et Georges Bauquier, 1969.
© Musée national Fernand Léger.
Pourquoi avoir choisi l’art décoratif comme thème d’exposition ?
Brigitte Hedel-Samson.
Comme beaucoup d’artistes du début du XXe siècle, Fernand Léger (1881-1955) s’est intéressé aux différentes formes d’expressions artistiques. Son intérêt pour l’art décoratif - affiches, tapisseries, céramiques - prend forme à son retour des États-Unis en 1945 alors que le Père Couturier lui passe deux commandes : la mosaïque de l’église d’Assy (Haute-Savoie) en 1946 et les vitraux de l’église d’Audincourt (Doubs) en 1950. En 1952, il réalise la céramique des Femmes au perroquet pour l’hôtel de la Colombe d’Or à Saint-Paul-de-Vence. Un an avant sa mort, il crée les vitraux de l’église de Courfaivre en Suisse et le décor mural de l’hôpital mémorial de Saint-Lô en Normandie. Nous souhaitions, en abordant cette production des dernières années de sa vie, présenter un aspect moins connu de l’œuvre de cet artiste qui a toujours voulu occuper les murs.

Peut-on parler d’un renouveau Fernand Léger ?
B. H. - S.
Il y a affectivement de nombreuses expositions consacrées à l’artiste dans le monde cette année : à Salzbourg en Autriche, à Reggio Emilia en Italie, à Barcelone en Espagne mais aussi en France. On commence peut-être à comprendre que Fernand Léger est un artiste primordial dans l’histoire de l’art du XXe siècle. Il ne faut pas oublier que son passage aux États-Unis a influencé les artistes américains à l’origine du Pop Art comme Andy Warhol ou Jasper Johns.

Le musée a-t-il fait de nouvelles acquisitions ?
B. H. - S.
En ce qui concerne les collections, elles se sont enrichies d’une quinzaine de dessins supplémentaires et d’une toile, Les Remparts d’Ajaccio de 1907. Compte tenu du prix des œuvres de Léger sur le marché, on ne peut acheter qu’un tableau tous les dix ans. Par ailleurs, durant toute l’année 2002, des restaurations de tapisseries ont été effectuées. Le musée va être réaménagé courant 2004 afin de restituer la convivialité des salles et des abords.


 Stéphanie Magalhaes
12.12.2002