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Politique culturelle

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Jean-Paul Claverie, conseiller du président de LVMH, en charge de la communication et du mécénat du groupe

«Il n’y a pas de sens à opposer art ancien et art contemporain. Exposer les œuvres d’artistes d’hier, c’est les rendre contemporains.»

Lundi 2 décembre. Je vais ce soir à la cinémathèque de la danse pour une carte blanche à Vincent Patterson, un chorégraphe et réalisateur que je suis impatient de découvrir. Auparavant, je compte aller au Pré Catelan pour la présentation des nouveaux crus de Bordeaux. Car le vin, c’est un fait culturel. Mais aussi parce que j’ai de nombreux liens avec cette ville et sa région, le dernier en date étant ma participation au Conseil des amis du capcMusée d’art contemporain. Cette association vient d’être lancée par Hélène Lemoine, sous la présidence de Gilles Fuchs.

Mardi 3 décembre. Chaque mardi, nous organisons depuis six ans des classes pédagogiques dans le cadre d’expositions parrainées par LVMH ; cette année, «Matisse-Picasso». Les enfants, entre six et onze ans, participent à des ateliers et des visites. LVMH mène également une action en faveur des étudiants des écoles d’art au travers d’un concours international, qui réunit les écoles d’art de France et d’une quinzaine de pays étrangers. Le thème cette année : «Vision de l’objet». Les lauréats reçoivent des bourses d’étude pour parfaire leur formation : les étrangers viennent à l’École nationale des beaux-arts, les Français vont à l’étranger. Aujourd’hui, je crois que les artistes ont une nationalité mais l’art ne connaît plus de frontières. Après «Matisse-Picasso», LVMH soutiendra en 2003 à Paris l’exposition «Gauguin à Tahiti». Le soir, je vais au Centre Pompidou pour la visite privée de l’exposition «Roland Barthes». J’ai eu la chance de le connaître, lorsque j’étais enfant, dans le Sud-Ouest.

Mercredi 4 décembre. À Londres, pour des conférences à la LVMH House. Je tenterai de voir les expositions «Gainsborough» et «Barnett Newman» aux deux Tate.

Samedi 7 décembre. Giovanni et Marella Agnelli, à l’occasion de leur visite de «Matisse-Picasso», m’ont invité à Turin pour découvrir leur nouveau musée créé par Renzo Piano sur le toit du Lingotto, ancienne usine Fiat, pour abriter leur collection d’œuvres d’art tout à fait exceptionnelle. Cette fondation correspond parfaitement à l’adage «small is beautiful». Il y a là des Matisse, des Picasso mais aussi des Guardi, des Tiepolo, des Canaletto. Il n’y a pas de sens à opposer art ancien et art contemporain. Exposer les œuvres d’artistes d’hier, c’est les rendre contemporains.

Dimanche 8 décembre. «Générale» de La Femme sans ombre de Richard Strauss à l’Opéra Bastille, dans la mise en scène de Bob Wilson. Nous avons une longue relation d’amitié avec Bob Wilson. Nous l’avons aidé à produire ses deux derniers opéras rock à l’Odéon avec Lou Reed et Tom Waits et nous soutenons sa fondation Watermill à Long Island. Il vient de mettre en scène toutes les vitrines Louis Vuitton dans le monde pour Noël. C’est la première fois que nous le demandons à un créateur extérieur à la maison. Pour une série limitée de bagages, Bob Wilson s’est même permis de jouer avec le LV, le sacro-saint monogramme !


 Rafael Pic
02.12.2002