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Ca’ Pesaro courtise la biennale

Le musée d’art moderne de Venise, qui rouvre le 30 novembre, après de longs travaux, souhaite rétablir son partenariat avec la célèbre manifestation.


Adolfo Wildt, Carattere fiero e anima
gentile
.© Ca' Pesaro.
VENISE. Logé dans un beau palais baroque dessiné par Baldassare Longhena, l’architecte de la Salute, le Musée de Ca’ Pesaro a ouvert en 1898. Sa fonction était de rassembler les œuvres achetées ou données par la Biennale de Venise, créée trois ans plus tôt. «Ce lien avec la Biennale a duré jusqu’au début des années cinquante, explique Giandomenico Romanelli, le directeur des musées vénitiens, mais nous serions très heureux de le remettre à l’ordre du jour.» Parmi les dernières acquisitions qui ont obéi à ce principe figurent deux œuvres données en 1952 par Matisse, qui avait obtenu le grand prix en 1950. Mais il y a fort longtemps que le musée vit au ralenti. «Pour les Vénitiens, Ca’ Pesaro est un mythe. Mais une génération entière, et même plus, n’a pas pu en profiter. Les travaux menés depuis six ans, qui ont coûté environ 10 millions €, ont permis de remettre l’édifice aux normes et de le doter des services indispensable : librairie, vestiaire, café, salles pour expositions temporaires, etc. Nous attendons une fréquentation de l’ordre de 100 000 visiteurs par an.» C’est l’architecte autrichien Boris Podrecca qui a supervisé la rénovation. Les collections offrent une vue panoramique sur les XIXe et XXe siècles italien et européen : Signorini, Fattori, de Chirico, Morandi, Morlotti, Tancredi ou Manzù avec un célèbre Cardinal, mais aussi Klimt, Maliavine, Kandinsky. Parmi les ensembles remarquables, on retient les sculptures de Medardo Rosso et les masques du symboliste Adolfo Wildt, trop méconnu en France, offerts il y a quelques années par l’éditeur milanais Vanni Scheiwiller. Pour la réouverture, est organisé un hommage à Emilio Vedova. Suivront de petites rétrospectives consacrées à d’autres octogénaires vénitiens comme Balest ou Bortolozzi. Alors que le Jeu de Paume vient de décider de mettre un terme à sa relation avec ces «générations intermédiaires» (ces artistes qui occupent le terrain incommode entre les contemporains immédiats et les défunts), la Ca’ Pesaro leur ouvre grand ses portes…


 Rafael Pic
05.12.2002