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Tiens, v’là l’facteur…

L’ouvrage de Renaud Siegmann propose un voyage au pays des timbres, des tampons postaux et du Mail Art.

«Si le téléphone avait existé que saurions-nous d’une Madame de Sévigné, d’une Madame de Staël ?» (Jean Cocteau, 1945). Alors que les e-mail ont remplacé les cartes postales et que le téléphone a pris la place des longues lettres rédigées à la plume, ce n’est pas sans nostalgie que l’on se souvient des lettres illustrées de Vincent Van Gogh à son frère Théo, des calligrammes de Guillaume Apollinaire ou des jeux d’écriture des membres du groupe dada dans les années 1920. Les artistes utilisent-ils encore ce support de création ? Dans les années 1960, l’artiste américain Ray Johnson baptise le courant Mail Art et crée la New York Correspondance School. Cartes de vœux en forme de disque vinyl, tampon au slogan de «Everybody is a star in the Mail Art zoo» et interview de l’artiste-archiviste, Guy Bleus. L’ouvrage fait le tour de ces courriers qui ne passent pas inaperçus dans la sacoche du facteur.

N’habite plus l’adresse indiquée…
Coloriées à l’aquarelle ou rehaussées de gouache, les enveloppes se transforment selon le bon vouloir des artistes épistoliers. En 1996, Bernard Morlino célébrait l’anniversaire d’André Breton en envoyant des lettres à trois cents écrivains célèbres : Balzac, Proust, Kafka ou Shakespeare, agrémentant chacune d’elles par des portraits ou des signes distinctifs. Quant à Christian Balmier, c’est aux personnages de bande dessinée qu’il destine ses courriers inspirés des aventures de Tintin ou de Blake et Mortimer. Très largement illustré - ce qui était un devoir -, cet ouvrage rend hommage à une pratique artistique qui semble faire de nouveaux émules. Les dernières pages proposent un «Abécédaire du petit networker» ainsi qu’un carnet d’adresses pour connaître les dernières tendances.


 Stéphanie Magalhaes
03.12.2002