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Expositions

Les artistes se ramassent à la pelle

Insensible aux remous de l’art contemporain, le Salon d’automne fête ses 99 ans…


Stand des artistes serbes.
© Françoise Monnin.
PARIS. «850 artistes, toutes les tendances de l’art d’aujourd’hui», martèle une annonce sur France Inter. De quoi se précipiter ! Dès l’entrée, une haie d’honneur composée d’animaux, d’hommes - rien que des «représentations» - rappelle que l’on s’en tient ici à la définition classique de l’œuvre d’art : des peintures, des sculptures, des gravures, à l’exception de rares photographies et d’images virtuelles, de quelques tapisseries et mosaïques, par ailleurs fort sages. Du grand art décoratif, parmi lequel on chemine à l’affût de créateurs intéressants - il y en a -, au milieu d’une horde de paysages vénitiens ou bretons, dans la plus pure tradition picturale dominicale. «Moi, j’expose ici depuis sept ans», dit le sculpteur Sangan, qui monte la garde près de son grand homme en acier et galets. Et, tendant sa carte de visite, «J’aime cette ambiance, ce mélange. Cela m’a permis, plusieurs fois, de rencontrer des collectionneurs». Demain, il s’en retournera à son atelier de La Pâquelais, près de Vigneux de Bretagne.

Un artiste, une œuvre
Allée A, la tendance est illustrative, style mur peint de pizzeria. La belle Place des Vosges d’Anne-Marie Sabatier, grande dame de l’art naïf, donne heureusement envie de poursuivre la promenade. Il y a aussi Leyssenne, qui peint la neige avec talent. Allée B, les héritiers de l’Art brut ont rendez-vous. Les «gugusses» dessinés à l’acrylique par Trez, ou modelés en papier mâché par Kerlo, sont amusants. Puis viennent les quatorze artistes serbes invités en délégation cette année, tout comme, entre autres, neuf Macédoniens ou vingt Taïwanais. Pour chaque artiste, une seule œuvre, c’est la règle ! Allée C, on retrouve les expressionnistes - parmi lesquels les talentueux Hermlé et Pincas, le curieux Chepik ou le joyeux Ronel - et les graveurs. À la sortie, le président du salon, Jean-François Larrieu, se frotte les mains. Le public n’a jamais été aussi nombreux…


 Françoise Monnin
30.11.2002