Home > Le Quotidien des Arts > Le cheval sous toutes ses formes

Expositions

Le cheval sous toutes ses formes

D’études anatomiques en scènes orientalistes, Brame et Lorenceau dressent un panorama de l’art équestre au XIXe siècle.


Louis Anquetin, L’Arrivée, gouache,
aquarelle et encre sur papier, 34 x 51 cm.
© Brame et Lorenceau.
PARIS. Concours hippiques, cavaliers arabes, portraits de cuirassiers ou de femmes en amazone, scènes de chasse à courre… Le XIXe siècle représente sans aucun doute un âge d’or pour les représentations équestres. La galerie Brame et Lorenceau invite à ce voyage thématique autour de quatre-vingts œuvres proposées entre 1 200 et 140 000 €, s’autorisant un petit détour dans l’art ancien, avec une pierre noire du cercle de Bernardino Campi, et quelques incursions dans la modernité. Des dessins plutôt anecdotiques de Derain côtoient ainsi l’éclatante Promenade de Van Dongen et d’étonnantes scènes très marquées par l’ambiance «Années folles», esquissées par Pierre Dubaut.

Le coup d’éclat romantique
Les grandes figures du genre sont présentes. Une mine de plomb de destrier indompté, retenu par deux athlètes, témoigne de la fascination de Géricault pour les courses de chevaux barbes du carnaval de Rome. Les planches anatomiques, presque sculpturales, de Degas et Delacroix font écho aux bronzes nerveux de Barye, dont on sait le temps qu’il passait à dessiner au Jardin des Plantes. À l’inverse, certaines œuvres sont de véritables scènes de genre dans lesquelles les chevaux ne sont qu’un élément de la composition. Une aquarelle de Georges Washington nous les montre caparaçonnés et montés par des chasseurs au faucon dans une oasis. Une petite huile de Troyon est centrée sur la croupe d’une bête de somme transportant une marchande et ses ballots de tulipes. Dans L’Arrivée, Louis Anquetin s’attache autant à dépeindre la tension des jockeys et de leurs montures que celle des élégants portant hauts-de-forme et ombrelles. Quant au joli Fiacre, Boulogne-sur-Mer de Marquet, c’est avec une contre-plongée, qui rappelle les Nabis, qu’il illustre la paisible ambiance des rues de la station balnéaire.


 Zoé Blumenfeld
17.12.2002