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Expositions

Le livre dans tous ses états

Du sceau-cylindre à l’encre électronique, le Musée des arts et métiers célèbre l’évolution du livre.


Bernardino Cennini prototypo-
graphe de Florence, et son fils.
Huile sur toile, par Tito Lessi,
1908. © Galleria Nazionale
d'Arte Moderna di Roma
G. Schiavinotto
PARIS. «L’histoire du livre a déjà été abordée à de nombreuses occasions dans des expositions et des ouvrages spécialisés. Notre démarche consiste à révéler l’importance de l’empreinte dans ce processus qui mène à l’imprimerie puis à l’informatique», explique Alain Mercier, commissaire de l’exposition. Ambiance tamisée, rideaux rouges et tables-colonnes, la muséographie invite le visiteur à la rêverie. La première salle évoque les racines lointaines du livre : briques de fondation et sceaux-cylindres du Proche-Orient, bois gravés et impressions xylographiques de l’Extrême-Orient, enfin le passage du volumen (rouleau) au codex (livre à pages) dès le Ier siècle.

De Gutenberg au Roman de la Rose
Si le caractère mobile en céramique existait déjà à Dunhuang (Chine) au XIIIe siècle, il a fallu attendre Gutenberg pour voir se développer le livre imprimé en Occident à partir des années 1450. Dès lors, les révolutions techniques se succèdent en cascade : invention de la presse, fabrication des caractères, procédés d’illustrations, etc. Progressivement, la xylographie laisse place à la typographie. Principaux vecteurs de diffusion des idées et du savoir, les livres imprimés se multiplient dans tous les domaines : la connaissance encyclopédique - Chronique de Nuremberg (1493), les traités politiques - Règlement pour le commerce parisien (1500) - ou les romans de chevalerie comme Le Roman de la Rose.


Richard March Hoe (1812-1886).
Presse à dix cylindres pour les
journaux. Maquette. Milieu du
XIXe siècle © Musée des arts
et métiers/M. Favareille
De la presse à Internet
Au début du XIXe siècle, l’ère industrielle se concentre sur la mécanisation des procédés de reproduction comme le montrent des reproductions miniatures d’une presse ou d’une machine à fabriquer le papier en continu. Parallèlement à la présentation du premier ouvrage imprimé en relief pour aveugles ayant appartenu à Madame Adélaïde (tante de Louis XVI), l’exposition explore le domaine de l’illustration et ses multiples possibilités : lithographie, chromolithographie, procédés mécaniques comme la photolithographie ou l’héliogravure. Une dernière salle aborde le livre du XXe siècle. À côté du premier format de poche (1952), et du très recherché Tintin au pays des soviets, tiré à cinq cents exemplaires, le cartable électronique et l’e-book illustrent une nouvelle révolution, Internet.


 Stéphanie Magalhaes
20.12.2002