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Patrimoine

Les Gaulois sortent de l’hôpital

Des fouilles préventives entreprises sous l’hôpital Avicenne de Bobigny ont mis au jour l’une des plus importantes nécropoles gauloises d’Europe.


Le chantier archéologique.
© E.Cacquot / Centre
d'archéologie C.G.
Seine-Saint -Denis.
BOBIGNY. En partenariat avec le Conseil général de Seine-Saint-Denis, douze chercheurs de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) fouillent depuis le 15 octobre une parcelle de terrain qui n’en finit plus de révéler de nouvelles informations sur nos ancêtres. «Il s’agit d’un travail de longue haleine qui a commencé il y a dix ans environ et qui devrait se poursuivre jusqu’en septembre 2003. Pour le moment, seule une centaine de tombes datant du IIIe au IIe siècle av. J. - C. a été découverte, sur un total que l’on suppose proche de trois cent cinquante», explique Yves Le Bechennec, archéologue auprès du Conseil général. À ce jour, seules des nécropoles gauloises d’une vingtaine de sépultures avaient été découvertes, ce qui montre bien le caractère exceptionnel du site de Bobigny.

Le village des irréductibles
Deux couches de tombes se superposent et se recoupent par endroit. «Seules les nécropoles urbaines médiévales se rapprochent de ce type d’inhumation. A-t-on mis au jour un de ces gros villages d’artisans qui se sont développés au tournant du IIe siècle avant de disparaître brusquement ?». Les morts étaient accompagnés dans leur voyage vers l’au-delà par des accessoires souvent caractéristiques de leur rang social. À l’exception de quelques pièces de céramique, des fibules et des bracelets en fer, aucun objet exceptionnel n’a été extrait des fouilles, ce qui témoigne de l’origine modeste des habitants. Une tombe de guerrier accompagné de sa parure complète - épée, bouclier et lance - illustre l’évolution des sépultures gauloises. «Dès cette époque, il semblerait que les Gaulois ne soient plus inhumés dans leurs vêtements mais dans des linceuls». Toutes ces interrogations pourraient trouver des réponses à la fin de l’hiver prochain, à l’issue de la fouille d’une nouvelle parcelle de 400 m2.


 Stéphanie Magalhaes
14.01.2003