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Marché

Drouot, un exercice intermédiaire

Les transformations qui ont marqué les structures du marché de l’art compliquent l’analyse des activités de l’année 2002.


Ambrosius Bosschaert l’Ancien,
Bouquet de tulipes et de roses,
huile sur cuivre, 23 x 17 cm,
2,8 millions d'euros. © Piasa.
PARIS. Bien sûr, les chiffres annoncés à la veille des fêtes de fin d’année ne sont pas définitifs. Certaines ventes programmées ne s’étaient pas encore tenues et les bilans doivent être confirmés par le Conseil des Ventes au mois de février. Cependant, ils indiquent une première tendance. Au 20 décembre, le bilan estimatif de Drouot s’élève à 368 millions € pour les ventes d’objets d’art, organisées à Drouot-Richelieu ou à Drouot-Montaigne. Par nature, ce résultat est difficilement comparable à celui fourni en 2001 par la Compagnie des commissaires-priseurs de Paris. Le «produit art» s’élevait alors à 3,84 milliards FF (environ 585 000 000 €) mais prenait en compte l’ensemble des ventes parisiennes, qu’elles se tiennent à Drouot, dans des lieux extérieurs ou en périphérie (George V, hôtel Dassault, Espace Tajan, Hôtel des ventes du Palais des Congrès, hôtel des ventes de Neuilly…). En agrégeant l’ensemble de ces résultats pour l’année 2002, le marché de l’art parisien devrait dépasser les 625 millions €, ce qui correspondrait à une hausse d’environ 7%.

Les records de l’année
Bien qu’il ne soit pas caractéristique de l’ensemble du marché, le nombre de belles enchères est plus aisé à comparer. En 2001, on annonçait vingt-et-une enchères supérieures à 5 millions FF (environ 762 000 €), dont seulement huit à Drouot. En 2002, elles sont dix à avoir dépassé ce seuil, cinq pendant le premier semestre et autant durant le second. Ces œuvres retracent les temps forts de l’année. On y trouve deux toiles de Sonia Delaunay : 4,5 millions € pour le Marché au Minho (Calmels, Cohen, 14/06) puis 935 606 € pour le Prisme électrique (Artus - Calmels, Cohen, 24/11). Deux tableaux anciens - Bouquet de tulipes et de roses d’Ambrosius Bosschaert (2,8 millions €, Piasa, 18/12) et la paire de toiles orientalistes de Jean-Baptiste Van Mour (849 168 €, Claude Aguttes, 19/12) rivalisent avec des compositions impressionnistes - Paris, le quai Malaquais de Renoir (2,6 millions €, Piasa, 21/06) et Sara avec un grand chapeau de Mary Cassatt (845 680 €, Piasa, 21/06). Quant aux bustes classiques, remis à l’honneur par la dispersion d’une collection de sculptures - Tête d’expression d’Augustin Pajou (897 315 €, Massol - Olivier Choppin de Janvry, 20/11) -, ils côtoient une amphore hispano-mauresque (3,6 millions €, Rieunier, Bailly-Pommery, 17/06), la bague de la princesse Soraya (1 million €, Beaussant Lefèvre, 29/05) et le clavecin à deux claviers proposé lors de la succession d’un grand amateur (913 975 €, Damien Libert, 20/11).


 Zoé Blumenfeld
10.01.2003