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Marché

Manhattan sur porcelaine

La Ceramics Fair de New York profite de la réticence des collectionneurs américains à se déplacer en Europe.


Chine, Don Quichotte et
Sancho Pança
, porcelaine
d’exportation, vers 1750.
© Galerie Lebel.
NEW YORK. «Nous avons créé la manifestation en 2000. Il y avait ici un manque dans ce domaine, les marchands américains se rendaient alors en masse à la Ceramics Fair de Londres», explique Bill Caskey, l’organisateur. Cette quatrième édition reprend le principe des précédentes : une sélection d’une quarantaine de galeries, dont les Américains et les Anglais fournissent l’essentiel, et un éventail de prix très large, de 100 à 100 000 $ (avec cette année, cependant, une paire d’urnes chinoises proposées à 500 000 $ chez Imperial Oriental Art). La Ceramics Fair bénéficie de l’intense semaine locale avec le Winter Antiques Show et de copieux programmes de ventes aux enchères. Elle symbolise la vogue croissante des salons spécialisés. Sur ce modèle, Bill Caskey avait déjà créé à Los Angeles, avant de les implanter en 1995 à New York, l’Asian Art Show et le Tribal and Textile Arts Show. «Cela faisait longtemps que je voulais faire des salons à New York, explique Antoine Lebel, l’unique exposant français. Dans le domaine de la porcelaine de Chine pour l’exportation, produite aux XVIIe et XVIIIe siècle, beaucoup de mes clients sont Américains. Depuis le 11 septembre, ils se déplacent évidemment moins en Europe. J’ai d’ailleurs l’intention de participer à d’autres salons, à Philadelphie ou dans le Maryland. De plus, cela concorde avec une conférence que je donne chez Christie’s New York sur le service en porcelaine de Chine du roi Louis XV.» Les organisateurs, qui présentent par ailleurs une sélection des collections du musée Historic Deerfield, dans le Massachusetts, attendent quelque 6 000 visiteurs.


 Rafael Pic
17.01.2003