Home > Le Quotidien des Arts > Vivendi vend son château

Patrimoine

Vivendi vend son château

L’ancienne propriété de la comtesse de Ségur restera-t-elle dans le patrimoine français ? Réponse le 28 février prochain.


Façade (XVIIIe siècle) du château
de Méry © Didier Boy de la Tour
MÉRY-SUR-OISE. Construit en 1399 dans une petite ville d’eau du Val d’Oise, le château de Méry a compté parmi ses propriétaires célèbres la comtesse de Ségur. En 1985, le domaine, classé Monument historique, est devenu propriété de la Compagnie générale des eaux. Nommé directeur du groupe en 1996, Jean-Marie Messier lance une importante campagne de restauration (1996-1999) - d’un coût total de 12 millions € - , avec, à la tête des opérations, l’architecte Jean-Michel Wilmotte. Les 27 hectares de jardins bénéficient du même traitement de faveur. Le PDG de Vivendi Universal y multiplie les réunions, les congrès et les réceptions somptueuses. On connaît la suite de l’histoire… Jean-Marie Messier démissionne en juin 2002 et Jean-René Fourtou reprend la tête des opérations, tentant d’éponger les dettes du groupe en se séparant d’une partie du patrimoine immobilier dont fait partie le château de Méry.

Le compte n’y est pas
À l’automne dernier, la vente de cette propriété est confiée à Sotheby’s International pour la somme de 10 millions €. Olivier Galiana, directeur du cabinet du président du conseil régional d’Île-de-France, Jean-Paul Huchon, évoque un éventuel rachat. «L’objectif principal de Jean-René Fourtou est de récupérer un maximum de liquidités le plus rapidement possible. Pour le moment, nous avons réussi a rassembler 7 millions €, dont 2 versés par le département, 2 autres par la région et 3 par la commune. Mais le compte n’y est pas !» La recherche des partenaires financier a donc commencé à Méry. On parle déjà d’investisseurs français, étrangers et d’une participation éventuelle de la Caisse des dépôts. «Il nous reste quinze jours pour réunir la somme. En ce qui concerne les projets de réhabilitation, nous n’avons que des pistes pour le moment. Ce petit joyau architectural, considéré comme l’un des plus beaux châteaux d’Île-de-France, pourrait en partie abriter une bibliothèque. La commune souhaiterait créer un réseau culturel avec d’autres châteaux de la région comme celui d’Auvers-sur-Oise», explique Marc Dingreville, chargé de mission pour ce projet. L’affaire n’est pas gagnée : des acheteurs américains, anglais et les Émirats arabes unis se révèlent déjà intéressés.


 Stéphanie Magalhaes
17.02.2003