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Politique culturelle

Apicultor, 1967
© Oriol Maspons


Acueducto de Valdealeas, 1855.
© Charles Clifford


Sin título.
© Cristina García Rodero


PhotoEspaña, les recettes du succès

A l'heure où Arles s'interroge, PhotoEspaña jubile. Analyse d'une réussite à l'espagnole avec la directrice artistique, Oliva María Rubio.

- Quel est l'historique du festival ?
Oliva María Rubio.

PhotoEspaña a été créé à Madrid en 1998 par Alberto Anaut et l'association culturelle La Fábrica. Le directeur artistique de la manifestation est nommé pour trois ans. J'ai pris cette année la suite d'Alejandro Castellote. J'entends travailler un thème global - l'identité - sur les trois éditions qui me concernent. Pour l'édition 2001, qui s'est tenue du 13 juin au 15 juillet, il s'est agi d'une approche spatiale - « Depuis le sud » - montée avec la complicité de trois commissaires invités : Alejandro Castellote, le Français Christian Caujolle et le Mexicain Pablo Ortiz Monasterio. En 2002, nous aborderons l'identité sous l'angle du genre, ce sera « Féminins ».

- Donnez-nous quelques chiffres sur PhotoEspaña
Oliva María Rubio.

Nous avons présenté cette année 67 expositions, dont 35 dans la section officielle et 32 dans la section off. Elles ont reçu près de 600 000 visiteurs en un mois. Parmi les lieux d'exposition, on peut citer les musées Reina Sofía et d'anthropologie, le Círculo de Bellas Artes ou le Jardin Botanique. PhotoEspaña a acquis une telle notoriété que les principaux espaces lui réservent désormais leurs salles à l'avance. Le budget 2001 a été de 156 millions de pesetas (environ 6,1 millions de francs), dont un petit tiers a été apporté par les institutions - mairie de Madrid, ministère de la Culture et conseil régional. Le reste provient de sponsors, comme Saab, Kellog's, les banques Caja Madrid, La Caixa, Caja Duero, et des revenus attendus du prêt des principales expositions (35 millions de pesetas, soit 1,4 million de francs). A ces 156 millions de pesetas, il faut ajouter 200 millions (7,9 millions de francs) pris en charge par les salles d'exposition elles-même.

- Comment expliquez-vous le succès de PhotoEspaña, à l'heure où Arles est en crise ?
Olivia María Rubio.
Il est difficile de comparer les deux manifestations. Les Rencontres d'Arles, qui ont eu un rôle pionnier, se déroulent dans une ville beaucoup plus petite. Et Madrid était d'autre part à peu près vierge en matière d'événements photo. La date retenue a aussi été un très bon choix, juste avant les vacances, un moment où personne n'aurait osé une programmation ambitieuse. Nous attachons une grande importance à la communication et à la publicité (123 millions de pesetas, soit 5 millions de francs, essentiellement sous forme d'échanges marchandises), que symbolisent les banderoles jaunes très visibles, présentes dans toute la ville.


 Rafael Pic
17.08.2001